MOONLIGHTS
RPG Science-Fiction / Fantastique. Avatars illustrés. Tous âges et niveaux. Pas de minimum de mots.
2107. Terriens et Lunariens vivent dans la paix, sous le signe du partage et de l’évolution. Grâce à la lumière lunaire et aux sélénites, les humains commencent à développer les mêmes pouvoirs que leurs cousins. Pour la première fois cette année, après un siècle et demi d’histoire complexe entre la Terre et la Lune, le tirage au sort a désigné un Lunarien pour prendre la tête du Conseil de la Fédération Terrienne. La nouvelle est clivante : si certains y voient une belle progression à l’avenir, d’autres redoutent les contestations ou même des luttes de pouvoirs en ces temps troublés. Sous Terre aussi, chez les Endogées, les opposés s’affrontent, entre régression et idéalisme. Alors que chacun essaie d'avoir sa part du gâteau, votre aventure commence ici : qui serez vous ?
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Profitons du clair de Terre.
Sam 29 Juil - 22:07
Zenon Vasz
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Zenon Vasz
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Sujet: Profitons du clair de Terre.


Profitons du clair de Terre


29 juillet 2107

Konstantin Kamil ne se plaint plus. Sa concentration privilégie la gestion de son épuisement - son souffle se fait plus lourd au passage des minutes.
Zenon Vasz sourit au ciel clair. Les toits ronds de Tessen ont déjà disparu, un village à l'extrême limite de l'influence de la civilisation qui leur a servi de point de départ.
Les hautes tiges des champs environnants les accompagnent dans leur marche.

Tirer Konstantin du laboratoire fut relativement ardu.
Le docteur n'en fut pas surpris. Son collègue n'avait rien du profil sportif, et n'avait de toute évidence pas non plus envie de tester son endurance lors d'une longue marche à pieds, les épaules crispées sous le poids d'une tente, d'un sac de couchage, d'un réchaud portatif, d'une lampe torche, de chaussures et de vêtements de secours, et de trois jours de provisions.
Le scientifique fut intraitable. Le généticien n'avait pas le choix de refuser cette randonnée, sans risquer sa place. Zenon prétendit que cela occuperait une place importante dans ses travaux.
Konstantin n'en crut de toute évidence pas grand chose. Ou se trompa. Toujours fut-il qu'il se résigna sans beaucoup plus résister à son sort. Mais aussi, il semble au docteur qu'il n'est pas dans sa nature de beaucoup résister à ses exigences.

Les feuilles paresseuses les encerclent désormais jusqu'à la taille. Zenon sourit aux firmaments illuminés.
La traversée du champ qui les entoure ne leur prendra plus que quelques minutes, après quoi ils traverseront une vieille voie, et un champ encore.
D'ici une dizaine d'heures, en comptant le rythme de marche de son collègue, le scientifique devrait pouvoir apercevoir les crêtes déchirées de la mer Orientale. Il leur faudra cependant des jours pour les atteindre.
Konstantin ne le savait sans doute pas en partant, quoiqu'il a pu deviner le bout de leur voyage ; mais les provisions qu'il porte sur lui ne suffiront jamais à parcourir une telle distance. Encore moins à sa vitesse de marche.
Zenon a déjà prévu de se réapprovisionner dans un ermitage qu'ils croiseront dans deux jours environ. Il en profitera pour saluer ses occupants ; ceux-ci s'habituent lentement à ses passages intempestif en direction des montagnes.
Après quoi...

Le docteur sourit aux cieux ouverts.

Après quoi, il se débrouillera. Ils se débrouilleront.
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Dim 30 Juil - 21:19
Konstantin E. Kamil
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Konstantin E. Kamil
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Sujet: Re: Profitons du clair de Terre.

Zenon & Konstantin

Profitons du clair de Terre

Je le reconnais : Me sortir hors du laboratoire n'a pas dû être une tâche facile.

Ne pas avoir le choix fut un élément décisif cependant. N'ayant aucune envie de retourner à mon ancienne vie, je me suis retrouvé contraint d'accepter malgré toutes les craintes et appréhensions qui m'habitaient.

Marcher, marcher ... Au bout d'un moment, on dépasse la simple action et on entre dans le domaine de l'effort physique, donc du sport. Zenon savait-il au moins dans quoi il s'embarquait ? De toute façon, il est trop tard. Passer les premières heures et les premières déconvenues, j'ai presque cesser de me plaindre, me contentant de regarder aux alentours pour ne pas trop me concentrer sur mes pieds.

Au fond, pourquoi a-t-il décidé de m'emmener avec lui ? Zenon sait pertinemment que je vais le ralentir et être d'une humeur peu coopérative. De plus, je doute très fortement que cette marche ait un quelconque intérêt pour nos recherches. Au final, soit il prend un malin plaisir à me torturer, soit il souhaite simplement avoir quelqu'un pour lui tenir compagnie. Ou il a une autre idée parfaitement imprévisible derrière la tête, et je ne découvrirais ça que le moment venu.

Pour ma sérénité, je penche sur la simple entente et la simple compagnie. En espérant ne pas le tromper.

Je prends néanmoins assez mal le fait d'être un moins bonne forme physique que Zenon. Si l'on considère que mon corps doit avoir dans les vingt-cinq ans humain, je constate que les dégats de mon inactivités physiques sont plus important que prévus, au point de me faire battre allègrement par un terrien octogénaire. Mais je faisais de mon mieux, en tout cas, un peu vexé par la situation. Et même si la génétique joue un rôle dans tout ça, je sais très bien que j'en suis le principal responsable.

Ce n'est pas la seule difficulté que je rencontre. Mon enthousiasme et mon ... Immaturité me perdront un jour. J'ai bien nous faire perdre plusieurs longues minutes à m'écarter du chemin pour observer insectes, mammifères et plantes. Cela ne durait jamais bien longtemps cependant; aucune envie de voir mon collègue s'éloigner sans moi. Il n'empêche que j'ai toujours apprécier observer la faune et la flore des environs, et cette randonnée est le moment idéal pour s'évertuer à dénicher quelques insectes colorés et bestioles poilues. Mais il faut que je reste .... Calme. Pourquoi n'arrive-je donc pas à trouver un juste milieu entre ma réserve et timidité et mon enthousiasme digne d'un enfant ?

Le silence m'est d'habitude agréable mais j'ai trop de questions en tête actuellement. Où diable allait-on ? Je doute qu'on est suffisamment de nourriture pour tenir jusqu'au bout, où allons-nous nous ravitailler ? Est-ce que je peux ramener un Kaerdol et l'élever au labo ?

Et surtout, comment Zenon peut-il penser de la sorte ? Comment peut-il enchaîner et superposer autant d'idées ? Etait-ce là l'oeuvre d'un pouvoir d'ordre psychique ? Je peux bien mourir d'épuisement ou de faim; cette question est primordiale.

Quoique... Est-ce une bonne idée de briser le silence qui s'est installé ? Nous n'avons que très peu parler depuis que j'ai cessé de geindre. Marchant derrière lui, je finis par accélérer un peu pour me retrouver à ses côtés

-M'sieur ?

Ma respiration est déjà assez bruyante, mais je sens que parler ne va rien arranger. Le sujet m'est un peu délicat à aborder, mais je fais de mon mieux.

-Dites euh ... Vous avez un pouvoir ?

Quitte à perdre ses mots, autant y aller directement ! Le supplice sera moins long.

-Enfin, peut-être pas mais ... La dernière fois, quand j'ai lu vos pensées, c'était ... Déroutant. Je sais que personne ne pense vraiment comme son voisin, mais c'était radicalement différent de tout ce que j'ai rencontré jusque là.
Du coup je me disais ... Un pouvoir expliquerait facilement tout ça.


Je continue de marcher à ses côtés, le regard tourner tantôt vers le ciel, tantôt vers les paysages. Malgré la fatigue, la douleur, et la gêne, je me dois d'avouer qu'au fond, j'apprécie toujours explorer la nature.
Même si mes balades se mesurent plutôt en minutes.


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Dim 6 Aoû - 15:52
Zenon Vasz
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Zenon Vasz
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Sujet: Re: Profitons du clair de Terre.


Profitons du clair de Terre


Le scientifique n'altère pas sa marche, tournant légèrement la tête pour prêter son attention à son compagnon de route.

" Oui, bien sûr. Il est venu de nulle part, comme je n'habitais même pas Ys, ne fréquentait même pas un lunarien ni rien venant de leur monde à l'époque. Et, il est assez difficile à exprimer, aussi beaucoup choisissent de ne pas y prêter attention.
Pourtant, sans cela, je ne serais pas l'homme qui ne dort jamais.
"

Barrant la route de son collègue du bras, il s'arrête, se penche. Et ramasse un fragment difforme et terreux de métal gondolé, aux bords menaçant les pas des promeneurs.

" L'activité spatiale humaine se fait encore bien souvent ressentir sur la Lune, lorsque des morceaux de machines jetées en orbite viennent s'y écraser. On jettera ça quelque part où ce sera retrouvé sans danger, et où ça ne détruira pas une machine agricole.
J'ai bien un don, Konstantin ; il n'est juste pas aussi évident, ni conciliant, que les pouvoirs lunariens auxquels nous nous sommes tous plus ou moins habitués. Je ne sais pas si tu as fait beaucoup de psychologie, mais je vais quand même tout t'expliquer avec des exemples.
Habituellement, la plupart des êtres humains pensent de manière linéaire. Tu es assez bien placé pour t'en rendre compte, tu as dû en voir des exemples illustrés. Je suppose que l'esprit lunarien fonctionne globalement de manière similaire. En soi, une information est traitée du début à sa fin, ou jusqu'à ce qu'elle soit interrompue.
Quelques personnes pensent plutôt de manière ramifiée. Une arborescence d'informations qui avancent toutes en même temps en fonction de l'évolution de chacune des autres. C'est un procédé qui n'est pas toujours plus efficace, mais surtout, il est plus rare ; et même de nos jours, peu pris en compte par les systèmes d'éducation.
Et bien, suppose une troisième logique de pensée : une pensée quantique. Qui théorise toutes les possibilités en même temps, et élimine celles qui deviennent impossibles en fonction des nouvelles informations.


Une route inoccupée apparaît à l'orée toute proche du champ. Zenon projette son regard d'un bout à l'autre de celle-ci, cherchant une trace de vie. Pas de passants en vue, ici non plus.
Cela ne le surprend pas pour autant. Il dépose la plaque métallique aux abords des tiges flexibles que leurs pas ont dérangé.

- C'est ainsi que je vois le monde. C'est un mal comme un bien : une éternelle souffrance, mais en échange... Et bien, je vois l'avenir, peut-on dire !

Le docteur rit joyeusement.

- Et rien ne me surprend, même les évènements les plus improbables. Je le regrette, en vérité ; mais je ne nie pas que ça a pu bien m'être utile.
... Je suppose que tu as assisté à un imbroglio de pensées en visitant mon esprit, mais dis-toi bien que c'est parce que nous étions dans un milieu stérile d'évènements que je connais par cœur, et que je me concentrais sur ce que je voulais te faire comprendre. En retirant mes lunettes ici, par exemple... Enfin, il n'y a que peu d'évènements possibles dans un lieu aussi vide.
Tu comprends que je n'apprécie pas forcément les foules, cependant. Ce serait le coma en quelques secondes, sans... Entraînement. Et sans concentration.
Mais c'est très utile dans mes recherches, je traite très efficacement toutes les hypothèses.


Les feuilles plus courtes s'étendent en lignes droites, séparées par des sillons égaux. La marche est plus facile ici, quoique plus ennuyeuse ; le vieil homme garde ses pieds alignés dans les tranchées peu profondes, évitant de marcher sur un pied de salade.

- Qu'y a-t-il d'autre à dire, mh... Aucun esprit n'est censé subir une telle pression. Je suppose que ça a impacté mon vieillissement, surtout physique.

Se tournant vers son partenaire de marche, il orne son discours d'un demi-sourire et d'un doigt posé sur sa tempe.

- Mais pas autant physiologique ! J'ai l'air du vieillard de 80 ans que je suis, mais j'ai quand même beaucoup vécu en contact avec l'énergie lunaire. Mon corps survivrait sans doute 120 ou 140 ans, et je reste en forme. Je ne perds pas la santé !

Riant de nouveau, le vieux randonneur plie les genoux et pince quelque chose entre son pouce et son index, caché entre les feuilles en circonvolution d'un plant à ses pieds. Tirant délicatement, il en extirpe un gros mille-pattes jaune et noir, sa chitine sombre luisant légèrement alors qu'il s'entortille pour se défendre de cette attaque inopinée, ses mandibules triangulaires prêtes à mordre tout ce qu'elles pourront.

- Glouton. Regarde ça... Il s'accroche normalement à la base des feuilles et des tiges avec ses grosses mandibules. Elles ne coupent pas, mais sont très solides ; il se secoue ensuite le plus fort possible pour briser la tige à laquelle il s'accroche afin de l'emporter pour la manger dans un lieu sûr.
Totalement inoffensif pour des monstres de notre taille, de fait. Mais les créatures lunaires sont toutes plutôt conciliantes, et celui-ci devrait se laisser porter sans rechigner.
Prends-le, d'ailleurs. Nous le laisserons en arrivant dans les landes ; ça t'évitera de te disperser de nouveau en attendant d'atteindre des lieux plus intéressants. Cet idiot n'est pas assez gros pour casser les feuilles robustes dans lesquelles nous marchons, de toute façon !
"


Dernière édition par Zenon Vasz le Ven 8 Sep - 12:24, édité 2 fois
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Sam 12 Aoû - 23:17
Konstantin E. Kamil
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Konstantin E. Kamil
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Sujet: Re: Profitons du clair de Terre.

Zenon & Konstantin

Profitons du clair de Terre

Avoir une discussion m’empêche de penser à la douleur du sol contre la semelle de mes chaussures. Elles étaient si confortables avant de partir, comment diable peuvent-elles me faire aussi mal désormais ? Il n’empêche que c’est un discours pour le moins intéressant que me livre là Zenon. Même si je le soupçonnais doté de pouvoirs, une explication claire de l’intéressé n’est jamais négligeable.

Je m’arrête toujours à son niveau lors des pauses soudaines, et me penche légèrement pour observer ses gestes. Si je n’ose plus vraiment m’aventurer hors de notre route, il n’y a aucune raison que je me prive d’observer Zenon dans ses actions parfois étranges. C’est souvent divertissant, voire même enrichissant.

Je me surprends à envier son pouvoir, d’ailleurs. Je suppose qu’il apporte son lot de problèmes. Un lot conséquent. Mais il est du genre rare et discret. Psychique, aussi. Il ouvre des possibilités, et il y a mille et une façon de s’en servir, je suppose. On doit pouvoir en tirer profit et se rendre utile. La télépathie est si commune qu’elle n’est pour moi qu’une caractéristique vaguement utile de temps à autres plus qu’un véritable pouvoir. Elle n’a rien d’intéressant, surtout quand on ne s’en sert jamais.

La suite de son discours me fait regretter ces pensées, mais m’interpelle encore plus. Je marque une petite pause, le temps de digérer toutes ces informations, de m’y faire, et surtout, de canaliser tout ce que j’ai envie de dire et n’en garder que le plus intéressant, l’utile, et surtout le concret. Car oui, je n’arrive décidément pas à poser des mots justes sur certains de mes ressentis.

-Ça… Explique ce que j’ai vu. Quand j’ai lu vos pensées, je veux dire. C’était … Ce n’était pas comme d’habitude.
Au fond, chacun a son mode de pensée. Evidemment, beaucoup sont très proches, mais des détails varient toujours. Cependant, ça reste des détails … Jamais je n’ai vu quelque chose d’aussi radicalement différent des pensées du reste de la population.


Je marque une pause et m’abaisse à son niveau, observant non sans intérêt la bestiole qu’il extirpe du sol. Il me la tend, et je la prends sans attendre. J’ai toujours apprécié les insectes et les petites bestioles. Pas bien méchante, elle se calme rapidement et je m’assure qu’elle ne risque pas de tomber. Je souris malgré moi, et m’amuse quelques instants à titiller la bestiole, qui ne peut s’empêcher de tourner en rond dans ma main. Je me calme aussitôt lorsque Zenon souligne ma tendance à la dissipation, vexé d’être pris en flagrant délit, et vexé d’être sermonné comme un élève.

Je ne dis rien, et le laisse reprendre la marche, le suivant sagement à ses côtés. Le silence s’installe alors que je suis occupé entre mes pensées et mon nouvel ami. C’est qu’il me distrait presque des nouvelles informations que je viens d’acquérir.

Son pouvoir mérite un champ d’étude rien que pour lui, et je me ferais un plaisir d’être le premier à explorer plus en détails les tréfonds du cerveau du coteur. Qui sait ce qu’on peut y trouver. Néanmoins, la découpe de cerveau n’est pas à l’ordre du jour. De toute façon, je me retrouve à dévier sur un autre aspect de son pouvoir.

-Vous voyez l’avenir … ? Vraiment ?

Trop de questions de bousculent.

-C’est direct ? Précis et net ? Ou c’est plutôt flou et vous devez analyser ce que vous percevez ? Vous arrivé à bloquer facilement ce genre de …. « Visions » ? Ou c'est automatique ? Vous vous êtes déjà trompé ? Oh, et vous savez à quoi ressemble votre avenir ? Ça marche en toute circonstance ? Oh, et est-ce que vous pouvez auss-

Manque de respiration. Suivre son rythme tout en déblatérant une pelleté de questions à peine réfléchies n’est pas une excellente idée. Surtout quand on n’est pas endurant, mais asthmatique. Quelques secondes de pause entrecoupées d’inspirations répétées pour tenter de rapidement finir ma phrase.

-… Est-ce que vous pouvez voir aussi mon avenir ? Enfin, ce qui pourrait probablement m'arriver ?

Et sur une échelle de 0 à 10, à quel point c'est pathétique ? Je regarde ailleurs, je n’aurais pas du poser cette question.
J’ai l’impression de sonner un peu égocentrique, mais quoi ! Ce n’est pas tous les jours qu’on rencontre quelqu’un capable de prédire l’avenir. Enfin, je suppose, puisque je n’ai pas vraiment d’idée de comment son pouvoir fonctionne exactement.

-E-en fait je veux juste savoir quelles sont vos limites et vos possibilités, quand vous percevez l’avenir. Vous le vivez comment ? Pouvoir entrer dans l’intimité mental des autres impliquent déjà d’assez lourdes responsabilités. J’imagine que c’est aussi le cas quand on peut savoir l’avenir, plus ou moins. Vous… Le vivez comment ?

Pour la cohérence des phrases, j’imagine qu’on peut repasser un autre jour. Je détache mon regard de mon mille-pattes et risque un coup d’œil en direction du docteur, visiblement perturbé. Encore plus de questions remontent à la surface, et je ne prends même plus la peine de réfléchir avant de les prononcer.

-Pouvoir connaître l’avenir ne ruine-pas l’instant présent ? Vous ne devez pas faire de mauvais choix, par ailleurs. C’est éprouvant ? En-enfin, je veux dire, ça doit faciliter les choix, certes, mais cela ne les rends pas trop évidents ? Mentalement, ça doit être dur à supporter ….
C’est juste que je passe ma vie à hésiter. Je suis incapable de choisir ; j’ai trop peur de faire le mauvais choix. J’ai juste du mal à concevoir la possibilité d’analyser des choix d’une manière si poussée qu’on sait lequel est le bon.


Je secoue vaguement la tête, et soupire. L’asthme me coupe presque le souffle, et c’est d’une voix à moitié étouffé que je termine enfin mon laborieux échange.

-… Répondez à ce qui est digne d’intérêt, hein. Désolé.

Je doute que ça soit à lui de trier mes questions. Dans l’absolu, j’aurais pu simplement lui demander s’il pouvait aborder ce point plus en détail. Enfin, j’ai probablement dû paniquer intérieurement, trop surpris pour prendre du recul vis-à-vis de ma personne.

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Dim 13 Aoû - 18:46
Zenon Vasz
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Sujet: Re: Profitons du clair de Terre.


Profitons du clair de Terre


" Ahaa !..."

Le temps est magnifique, et les dolines irrégulières de terres en friche gondolent l'horizon. Il fait frais, mais la marche tient chaud au vieil homme. Il est impatient de quitter ces champs maussades pour des étendues plus sauvages ; et en même temps, la curiosité de son partenaire le réjouit.

" Je ne sais pas ce qu'il y a de si passionnant à deviner l'avenir, pour qu'on s'extasie quand je dis les choses ainsi. Le fait de ne pas le connaître habituellement, sans doute ?

Ses pieds le démangent. Pourtant, Zenon s'arrête, debout au milieu des pieds verts, faisant signe à Konstantin de faire de même.

- Arrêtons-nous donc un peu, reprend ton souffle. Ce n'est pas le meilleur endroit, nous ne pouvons pas trop nous asseoir, mais hé - nous sommes sur la Lune ! Notre fardeau est six fois moins lourd que sur Terre, n'est-ce pas ?
Désolé de te décevoir, Konstantin. Mon don n'est pas de prophétiser le futur. Je l'aurais regretté, d'ailleurs : comme tu le dis, il n'y a pas de sel à une vie déjà connue.
Mais répondons dans l'ordre. Oh, et puis merde...


Le docteur sort un stylo et un bloc-note d'une poche de son manteau, et commence à y gribouiller.

- Ce n'est pas naturel de rester debout sans rien faire d'autre que parler. Moi, ça me tue.
Tu veux que je réponde à ce qui est digne d'intérêt ? C'est une invitation à ne répondre à rien, ça...


Ricanement, rapidement contenu.

- Mais tout l'est, et nous avons des jours de liberté devant nous.
Ma réflexion suppose toutes les possibilités avant de les valider. De fait, je vois tous les avenirs à chaque instant, et plus nous nous approchons d'un instant précis, plus le nombre de possibilités diminue ; donc plus je suis sûr de ce qu'il arrivera à cet instant.
C'est donc d'une précision sans faille. Dans la mesure où je suppose tout en même temps, je me trompe constamment ; mais au final, ce que je suppose arriver advient toujours, sans faute. Tu peux estimer que dans une situation normale, j'ai une vingtaine de secondes d'avance sur les évènements. Dans une conversation, je devine la fin d'une phrase lorsqu'elle commence, avant si je connais mon interlocuteur ; et dans une situation extrême, disons un combat, je prédis les mouvements une poignée de secondes à l'avance, et les trajectoires des tirs une ou deux secondes avant qu'ils ne fassent feu.
Ces durées augmentent en fonction de mon exposition à la lumière lunaire. Mes migraines aussi... Je ne peux pas m'empêcher de réfléchir ainsi, seulement diminuer le nombre de sujets auxquels je réfléchis en même temps ; et dans une certaine mesure, ma capacité à les deviner à l'avance.
C'est pour cela que je porte ce masque, Konstantin.


Le savant retire ledit masque métallique qui orne son visage ; plissant les yeux, il le tend à son collègue.

- Ce ne sont pas des lunettes, et il n'est pas particulièrement futuriste ni magique. Les trous à travers desquels je regarde sont juste minuscules. Ils réduisent mon champ de vision.
Ils suivent quand même mon regard ; je veux bien m'handicaper, mais reste un inventeur !


Attendant que Konstantin ait fini d'étudier son masque, le vieux scientifique garde les yeux fermés, détendus. Son stylo continue de crayonner des équations et des points d'interrogation, plus vite.

- Merci. Je me demandais si tu pourrais demander les blueprints des implants neuromusculaires à l'USS, en rentrant ; je pense que tes problèmes d'incompatibilités proviennent de liaisons nerf-machine différentes de celles que nous avons conceptualisées, et de toute façon il faut banaliser le matériel militaire. Je m'en occuperais en rentrant, et tu pourras terminer tes recherches.

Le docteur échange son masque contre deux pages A5 couvertes de gribouillis noirs et indescriptibles.

- Pour tes autres questions : oui, je pourrais deviner ton avenir proche, et je le fais dans une moindre mesure. Si tu suis mon chemin, ou exécute des actions similaires aux miennes, j'étends mon avenir proche à toi.
Pour deviner plus avant ton avenir, c'est plus difficile. Prendre un point de vue extérieur est toujours assez ardu, n'est-ce pas ? En prenant un peu de temps, je peux le faire. Mais ça ne s'étendra de toute façon pas à plus de quelques jours, et je ne compte pas me donner des maux de têtes pour des hypothèses incomplètes.


Sur la page de son bloc-note, se tracent distraitement les points et les directions des étoiles visibles au-dessus de leurs têtes, points noirs sur une galaxie jaunâtre.

- J'en parle comme d'un don, mais pense bien que c'est avant tout une malédiction. Une source de douleur et de déconvenues éternelle et constante. je te donne de nouveau raison, elle ruine l'instant présent. Cela peut paraître rassurant de vivre sans connaître la surprise, mais elle est aussi ce qui nous anime, dans une certaine mesure...
Je ne peux pas lire un livre ni voir un film sans en connaître la fin à l'avance, je ne peux pas avoir une discussion ordinaire sans connaître toutes les réponses de mes interlocuteurs, je ne peux pas m'atteler à une énigme plus d'une fraction de secondes, je ne peux pas m'extasier de ce qu'on m'offre ni de ce que je croise sur ma route, par exemple durant cette randonnée. L'intégralité des possibles est déjà quelque part, dans ma tête, plus ou moins claire. Et je ne peux pas non plus me promener tranquillement dans les rues de Lunaria ou Ys sans réduire mes sens, sauf en pleurs ou frappé de convulsions.
Effectivement, ça limite la difficulté de prendre certains choix, quand ça ne la supprime pas simplement. Mais heureusement pour moi... Il y a des secteurs qui me sont encore inconnus, et ceux-ci peuvent parfois encore me surprendre. On devine plus difficilement ce que l'on a jamais vécu... Oh.


Les stylo retrace les mêmes points pour la seconde fois. Le docteur range son carnet dans sa poche.

- Pour les limites, et bien - il ne tient qu'à ma mémoire de retenir les possibles les plus probables sur une longue durée. Voilà tout.
Bon, repartons. Ces champs m'ennuient, et la nature plus sauvage de la Lune est bien plus intéressante.
"

Sur un roulement d'épaules, le vieux randonneur reprend sa marche d'un bon train, accélérant en vue de l'horizon bombé.
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Ven 18 Aoû - 22:19
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Un arrêt. Dans l’absolu, j’aurais bien voulu au moins un tronc d’arbre ou un sol presque propre pour m’assoir, mais je ne vais pas l’embêter plus que ça. Surtout qu’il ne semble pas être du genre à apprécier … Ne rien faire. Enfin, pour le coup, j’essaie surtout de récupérer un peu de souffle, du moins juste assez pour tenir jusqu’au bout de la journée. Pour demain… J’improviserai. Je n’ai guère le choix, après tout.

Bien entendu, je n’échappe pas à une remarque cynique, remarque à laquelle j’esquisse un sourire, presque habitué. Au fond, il n’a pas tort, et je sais que je me suis laissé porter par l’émotion. Ce qui ne m’empêche pas de prendre la moindre explication au sérieux. D’autant plus que son pouvoir est à la fois intéressant et terrifiant. Avait-il prédit toutes mes questions ? Sait-il avec plus ou moins de précision chaque chose que je risque d’entreprendre ? Probablement … Surtout que je me sais prévisible.

Lorsqu’il ne temps son masque, j’hausse un sourcil, interloqué, alors que je commence à saisir les rouages de son pouvoir. Et dire qu’il y a à peine quelques jours, j’avais toutes les peines du monde à expliquer clairement mon pouvoir qui doit être parmi les plus communs du monde.
Il me faut bien quelques minutes avant que je lui rende son masque, plutôt absorbé par sa réalisation et son utilité. Je me retrouve alors en possession de deux feuilles couvertes de ce qui a probablement un sens pour lui, mais clairement pas pour moi. Avec tous ces éléments, j’ai presque manqué d’écouter sa requête. Dans un bref sursaut témoignant de ma sale tendance à papillonner d’un sujet à un autre, j’hoche positivement la tête.

-Ah, euh… Oui ? Oui !

Suivre une conversation avec Zenon n’est définitivement pas de tout repos. Aucun temps de répit ne m’est laissé, et l’enchaînement est direct. Au fond, on s’y fait, mais c’est éprouvant. D’ailleurs, avec toutes les surprises auxquelles il m’habitude, je suis presque déçu qu’il ne puisse pas voir l’avenir. Déçu, mais soulagé, surtout pour lui. Surtout qu’il aborde les parties les moins agréables de son pouvoir. Je me doute bien qu’on en a tous, et être frappé de malaise simplement car on a trop épié les pensées de son voisin n’est jamais agréable. Néanmoins, je m’estime chanceux de ne pas connaître ce qu’il peut subir.

Cette conversation ne m’a pas laissé indifférent, et c’est avec bien des difficultés (enfin, encore plus qu’avant) que je reprends la route. Sans vraiment m’en prendre compte, je me retrouver à fixer mon collègue avec une expression témoignant à la fois des craintes et de mon admiration que je pouvais éprouver envers lui.
Sans un dire un mot, je continue de le suivre, prenant bien garde à là où je pose mes pieds. Evidemment, il faut que Zenon accélère, et je me force à ne pas rester trop loin derrière lui. Je doute qu’il s’arrête pour m’attendre de toute façon, et n’ayant pas vraiment d’idée d’où nous sommes, j’espère obtenir une meilleure fin que celle-ci.

Petit à petit, le silence revient, et comme j’aime tenter des choses quelques peu… dangereuses, il ne faut pas bien longtemps pour que je revienne. Un peu hésitant toutefois.

-Dites, ça vous dérange si … J’essaie de vous parler ? Enfin, de discuter, ce genre de chose ?

Ça n’est même pas la moitié de ce que j’ai envie de dire, comment j’arrive donc à ne jamais aller au bout de mes idées.

-Parce que j’ai encore quelques questions. Pas beaucoup.

Avec un peu de chance, il va me croire.

-Je me demandais, est-ce que je pourrais tenter de lire vos pensées de nouveau ? Peut-être plus longtemps cette fois ? Il doit bien y avoir quelque chose à tenter, non ? Je n’ai pas tenu longtemps la dernière fois, et je suis le premier à en être désolé, mais il faut avouer que la surprise était de taille.
Mais, n’ayant jamais beaucoup exploité mon pouvoir, je n’ai jamais pu lire les pensées de personnes possédant des dons tel que le vôtre, surtout de cette ampleur. J’entends par là quelque chose de passif et de mental.
Vous avez rencontré beaucoup d’autres télépathes avant moi, vous avez peut-être déjà testé certaines choses. Il n’empêche que j’aimerais savoir ce qu’il se passe si cette sorte de lien mental est gardé plus longtemps ? Et qu’est-ce qu’il se passe si vous penser … Librement ? Qu’est-ce qu’il se passerait si je lisais vos pensées alors que vous ne brimer pas votre don ? Est-ce que je supporterais ça ?


Probablement pas. Il doit s’agir d’un entraînement constant, et Zenon y est forcément plus ou moins habitué.

-Et vu que j’ai accès à vos pensées, ai-je donc accès, dans une moindre mesure, à vos pouvoirs ? Même s’il m’est impossible d’utiliser les données, y aurais-je au moins accès ?

La curiosité est à son paroxysme, et j’espère que ni sa réponse, ni les résultats ne me décevront.

J’ai parlé trop vite- le manque de souffle se fait sentir. L’horizon se métamorphose au loin ; je pense qu’on se rapproche de cette nature plus sauvage qu’avait mentionné Zenon. Mon regard se détache de mon collègue pour vagabondé aux alentours. J’avais oublié à quel point la Lune peut être belle.

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Lun 21 Aoû - 16:15
Zenon Vasz
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Zenon Vasz
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Sujet: Re: Profitons du clair de Terre.


Profitons du clair de Terre


Les agricultures bien ordonnées cèdent finalement le terrain aux valons hérissés d'herbes hautes de la Lune sauvage. Le terrain est encore assez plat et banal - ces terres étaient probablement cultivées dans un passé plus lointain, mais une friche prolongée leur a rendu un écosystème plus décousu, habillant le peu de relief d'une multitude de végétaux, et d'une faune secrète qui les habite.
Le pas rapide du vieux scientifique bat enfin les longues tresses bleues-vertes, le poussant à ralentir pour profiter du nouvel environnement. Filtrant au travers du silence omniprésent, murmurent à l'ouïe attentive des soupirs - des mots - les histoires minuscules de la faune en constant combat pour sa survie, sous et autour des deux randonneurs. Des embuscades. Des rixes. Des vols et des pillages, des amours violents et nécessaires, des trésors et des destructions, des colonies nomades effarées par l'effondrement de leur canopée sous les chaussures titanesques d'organismes monstrueux, inconcevables.
L'esprit du scientifique papillonne, emporté par son imagination. Mais il sait que plus loin encore, l'attendent d'autres milieux, plus captivants encore. Les fougères devront céder leur place aux buissons et aux roches lorsque les vagues du terrain se transformeront en collines et en montagnes.
Mais avant cela, la curiosité dévorante de son partenaire de marche demande à être sustentée. Même s'il tente timidement d'en masquer l'ampleur.
Zenon hésite cependant à répondre immédiatement. Il marche encore, à un rythme plus tranquille, pesant les possibles.

" ... Tu seras sûrement déçu par mes expériences, Konstantin. Mais je ne crois pas qu'il te soit possible de suivre le fil de mes pensées.

Le docteur se frotte le menton. Son expérience de la question est empirique, mais il a un bon nombre d'observations qui défendent sa théorie.
Il espère pourtant se tromper.

- Il semble qu'un type de pensées ne puisse s'immerger pleinement dans un autre. Une pensée linéaire ne pourra jamais saisir entièrement le fonctionnement exact d'une pensée en arborescence, et de fait, je suis le seul à pouvoir suivre mon fil de pensée quantique. Pour te donner un exemple plus visuel, ce que tu as vu était comme une image, n'est-ce pas ?
Je vois mon fil de pensée en trois dimensions, et en différé. Il n'y a pas exactement de continuité temporelle. Ou plutôt, cette continuité existe, mais je saute librement d'un point à un autre de ce fil.
Cela ne t'empêche pas de comprendre à quoi je pense, cependant. Tu l'as prouvé, tu es capable de comprendre au moins partiellement le sujet de mes pensées.


Zenon sourit à son collègue.

- Ce qui est déjà très satisfaisant. Tous n'en ont pas été capables. J'ai même parié sur cette possibilité en te rencontrant : je n'avais pas d'exemples d'utilisation de ton pouvoir comme tu elle est plutôt parcimonieuse, mais tu es quelqu'un d'intelligent. Cela, j'en étais convaincu. La capacité d'analyse est toujours un facteur déterminant, semble-t-il.
Nous viendrons rapidement à tester des incursions prolongées et en environnements réels. Mais pas maintenant. Pas que tu n'es pas prêt, je n'en ai juste pas envie pour l'instant.
J'ai très envie d'avancer. Certaines choses à te montrer.


Le docteur reste silencieux quelques minutes.
Le paysage s'étend indéfiniment devant les randonneurs, les terres abandonnées semblant ne pas connaître de fin. Au loin, l'horizon se partage entre les crêtes lunaires et l'espace.

- C'est une sorte de voyage initiatique...

Le vieillard rit doucement, comme surpris d'avoir laissé cette réflexion s'échapper.

- Un voyage initiatique pour toi, comme un rite. Le test de tes capacités mentales, à soutenir les miennes. Je n'ai pas rencontré de télépathes capables de deviner l'avenir comme moi, ou à analyser aussi vite : mais ce n'est pas ce que je te demande. Je veux savoir si tu es capable de - capturer les sujets de mes pensées.
... Arrêtons-nous dans les environs. Cela devrait nous permettre de repartir tôt après un peu de repos, et d'arriver à cet ermitage dont je t'ai parlé.
"

Le vieux promeneur n'attend pas de retour de son partenaire de voyage et pose ses bagages en haut d'une petite doline, dominant la plaine d'un faible mètre. Déballant ses affaires, il pose un réchaud portatif sur sa tente encore pliée, ainsi que des bacs en plastique scellés.

Faisant signe à Konstantin de s'asseoir en face de lui, il fait réchauffer leur dîner du jour. Un dîner avancé de presque une heure de marche, mais la curiosité du généticien est à mettre à profit rapidement. Il sait que celui-ci n'a pas manqué de se demander la raison pour une telle interruption du sujet, mais ne veut pas l'obséder avec cette idée fixe.
Temps pour profiter du voyage.

" Ce baptême mental ne doit pas nous empêcher de profiter de la nature lunaire. Les lieux sont assez propices pour croiser quelques-uns des meilleurs représentants de la faune locale : si nous étudiions un peu cela, en attendant le sommeil ?"

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Mar 5 Sep - 17:03
Konstantin E. Kamil
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Sujet: Re: Profitons du clair de Terre.

Zenon & Konstantin

Profitons du clair de Terre

-Suffisamment plus tard pour que Konstantin se sente d'attaque pour s'aventurer dans les plaines des environs-

La végétation plus dense rend le parcours compliqué, mais cette fois la curiosité l’emporte sur mon habituelle prudence. Le seul risque est de me perdre, n’étant pas doté d’un sens de l’orientation très développé. Mais, eh, Zenon me retrouvera bien. Il ne doit pas être bien loin derrière moi d’ailleurs, et je m’étonne d’avoir –pour une fois- pris la tête de notre duo.

Les insectes qu’on peut rencontrer en chemin m’oblige à m’arrêter assez régulièrement, trop enthousiaste à l’idée de les observer. La plupart me sont plutôt inhabituels, étant habitué à la faune et la flore terrienne, plus précisément celle des forêts bavaroises. Il n’empêche que des similitudes sont souvent à noter entre les bestioles de la Terre et celles de la Lunes, et aucune n’est réellement à part en terme d’anatomie.

Un genou sur l'herbe, le visage à la hauteur d’une feuille, ce qui s’apparente à une coccinelle terrienne en plus colorée et légèrement plus gros semble grignoter tranquillement la végétation sans se soucier de ma présence. Ce genre d’activité me donne envie de ramener quelques spécimens au laboratoire, non pas pour en faire quoique ce soit, mais simplement pour les observer tranquillement, et les élever.
J’aime bien les animaux en général, c’est juste mon corps qui a la fâcheuse manie de rejeter une trop grande partie d’entre eux. Les allergies ne sont jamais agréables, surtout lorsqu’elles piétinent sur les centres d’intérêt. A part quelques poissons, insectes et araignées que je ramenais à la maison –au désespoir de mes parents- je n’ai jamais vraiment eu d’animal de compagnie. J’imagine que les allergies étaient une excellente excuse, mais je crois qu’avoir une boule de poil –ou même un reptile- à la maison n’enchantait pas mes parents.

Je m’apprêtais à demander à Zenon s’il avait déjà eu un quelconque animal de compagnie avant de me rendre compte de l’intérêt négatif de cette question. De toute façon, j’oublie rapidement cet écart. Lorsque je me relève et laisse enfin tranquille la coccinelle lunaire, je me retrouve nez-à-nez avec un de ces fameux lapin lunarien. La même chose que sur Terre, en plus pathétique, et moins apprécié. C’est d’ailleurs probablement pour ça que j’appréciais la bestiole qu’était le Kaerdol. Pas bien méchante, mais ni charismatique, et avec pour seule caractéristique de pleurer. Disons que je m’identifie un peu avec cet animal.

D’habitude plutôt fuyard et défaitiste, celui-ci se contente de piailler devant moi, comme tétanisé devant … L’imposante personne que je suis. Je profite de son absence totale de réflexe pour m’approcher de lui, le plus doucement possible. J’ai de la chance de pouvoir peut-être l’attraper, inutile de le terroriser encore plus qu’il ne l’est déjà.

Plus les secondes passent et plus le kaerdol semble se calmer. Ses cris se font plus doux et plus éparses, comme s’il s’épuisait où qu’il se sentait plus en confiance. Quoiqu’il en soit, je finis par poser ma main sur sa tête, et commence à le caresser. C’est plutôt doux, comme bestiole. Et au moins, il se tait.

D’un point de vue objectif, il faut bien avouer que l’animal est plus laid qu’un lapin. Subjectivement, ça le rend plus original, et plus amusant. D’autant plus qu’il semble m’apprécié désormais ? Il n’a en tout cas pas protesté quand je l’ai pris pour le mettre dans mes bras.

Alors que mon esprit était absorbé par la petite boule de poil, j’entends Zenon qui se rapproche sensiblement de ma position. Je m’approche moi aussi de lui, l’air amusé.

-M'sieur Vasz ? Regardez, j’ai apprivoisé une bestiole …

« Apprivoiser » est un terme un peu fort mais je crois que le courant passe bien entre elle et moi. Enfin, lui, puisqu’il me semble que c’est un mâle d’après ce que je vois.

-C’est craintif, comme animal. Je suis content d’avoir réussi à en attraper un ! Enfin, celui-ci ne semblait pas vraiment apte à la fuite.

Les petits cris de l’animal se font entendre. Je n’ai pas forcément envie qu’il embête déjà Zenon. D’autant plus que j’ai d’autre plan pour lui. Il finit par se calmer un peu.

-En tout cas, il est plutôt docile ! Plus docile et facile à attraper qu’un lapin terrien … Ils sont peu domestiqués cependant. Probablement car ils ne servent pas à grand-chose, si ce n’est pour avoir un peu de compagnie.

J’hausse un sourcil, et finit par aborder le sujet.

-Et j’ai … Un peu besoin de compagnie ?

Avant qu’il ne me coupe la parole pour énoncer les milles et cents raisons expliquant un refus, je tente de me justifier, de le convaincre. Enfin, vu la situation, plutôt le persuader. Ça n’a jamais marché avec mes parents, peut-être que lui n’est pas contre la présence d’un animal au laboratoire ?

-On pourrait peut-être le garder ? Il restera dans ma chambre, et je m’occuperais entièrement de lui

D’un petit « Eeek ! » strident, le kaerdol semble approuver mes paroles –ou du moins, c’est comme ça que je le traduis.

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Ven 8 Sep - 16:52
Zenon Vasz
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Profitons du clair de Terre


Dans la jungle d'herbe, des billes noires s'agitent brusquement, luisant au passage de la clarté obscure du soleil éloigné, sa lumière perçant la canopée basse au passage d'une main gigantesque. Les rayons blafards de l'astre jouent un instant sur de longues dents, claquant lugubrement en un ultimatum menaçant.
Le soleil transperce encore les frondaisons bleuies.
La créature ne compte pas quitter les lieux. Il faut donc agir en conséquence ; pas pour manger, uniquement pour survivre. Peut-être faire survivre.
Les quatre billes noires reflètent les environs déserts. Seuls ses protecteurs restent au champ de bataille qu'est devenue la vie jusqu'alors installée ici, honorant leur tâche. Défendre, servir, pour être servi à son tour. Un engagement qui peut contraindre à la mort, mais n'est-ce pas le serment de ceux qui partent en guerre, que de lui donner leur vie ?
Agitant ses mâchoires et sa résolution, un énorme scarabée rutilant fonce tête baissée sur la main intrue du titan que lui paraît être Zenon Vasz, y enfonçant de toute sa puissance ses longues mandibules mimant un grappin. Souriant, le vieux scientifique soulève sa main, l'insecte toujours fermement ancré dans sa chair.



Les plaines se transforment peu à peu en vallons, et les herbes en fougères, absorbant les deux randonneurs. Tant physiquement que mentalement.
Deux corps dérisoires, engloutis par la marée émeraude montante, avançant lentement au travers de ses crêtes. D'autant plus lentement que leur trajectoire se distord ; perdue la ligne droite, au profit d'une curiosité nouvelle pour ce que la végétation réserve.
Ils s'éloignent progressivement de la face vivable de la Lune. Pourtant, devant eux, la végétation continuera de s'étendre de plus en plus sauvagement, malgré l'oxygène se raréfiant.
Zenon Vasz profite de la joie de Konstantin Kamil, les genoux frôlant le sol et son visage dépassant tout juste de la l'horizon vert. Ses mains sont tachées d'une terre plus profonde, plus noire qu'auparavant. Et l'une à hauteur de son visage, soulevant un gros insecte rougeâtre et vindicatif.
Le docteur siffle d'incrédulité. En l'observant  de plus près, le soi-disant scarabée ne ressemble guère à son cousin terrien, et même d'ailleurs, à un insecte. Ses pattes courtes, plus nombreuses, rappellent plutôt le ventre d'un trilobite préhistorique ; son abdomen semble d'une seule pièce, agencé et protégé par des plaques chitineuses intriquées comme des écailles. Le plus impressionnant doit cependant être la tête de la bête, fendue en deux pour laisser place à d'innombrables filins sensitifs analysant les environs directs d'un trio de longues mandibules crochues et singulièrement menaçantes. Le scientifique suppose que ce sont avant tout des armes d'apparat, comme celles-ci n'ont qu'à peine percé ses fins gants élastiques ; au contraire des rebords dentelés du visage du monstre insectoïde, qui laissent deviner de leurs effets.
Zenon échange un regard avec les quatre petits yeux le contemplant d'un air furieux. Les points noirs, gros comme des têtes d'épingles, sont cernés de gris, soulignant le mouvement des orbites. Il n'a que rarement capturé des pièges à Kaerdol si gros, la plupart longs comme un pouce humain au mieux ; et les guerriers comme ceux-ci sont rares. Celui-ci, en l’occurrence, devait surveiller la menace que les randonneurs représentent pour la colonie, prêt à attaquer en cas de besoin.
Les créatures lunaires sont pour la plupart d'une nature prudente, et ces individus défendant les autres sont aussi rares qu'indispensables à beaucoup d'espèces, permettant aux autres de se replier tout en surveillant les lieux désertés.
Un couinement d'animal blessé rappelle aussi au vieux randonneur que les créatures combattantes ne sont pas les seules à ne pas fuir leur passage. Et de par la direction du bruit, il devine ce qui se trame.

Le scientifique soupire d'exaspération à l'avance, et se rapporte plutôt à l'observation de sa trouvaille. Il lui concède qu'elle est particulièrement imposante, la bestiole faisant aisément la longueur de sa main, qu'il a déjà assez grandes. Il sourit de contentement, appuyant doucement sur l'abdomen de sa proie, à la base de sa mâchoire, pour libérer son index.
Il se retourne ensuite pour faire face à Konstantin Kamil, un Kaerdol dans les bras, cherchant désespérément à le persuader d'une cause perdue.

- J'ai... Un peu besoin de compagnie ? On pourrait peut-être le garder ? Il restera dans ma chambre, et je m'occuperais entièrement de lui-

Le lapin malingre et éméché blotti dans les bras du jeune demi-lunarien émet une plainte étranglée, tirant un regard consterné - mais invisible - au scientifique.

- Alors non.

Zenon déplie les genoux, se relève pour se mettre plus ou moins à la hauteur de son grand collègue.

- Les kaerdols sont doux et dociles, et il est facile de s'en occuper. Ennuyeux aussi, mais cela conviendrait à un homme occupé par ses recherches comme toi. Je suis sûr que l'enfermer dans un laboratoire souterrain pendant des jours ne le gênerait que vaguement, d'ailleurs.
Mais nous avons encore au moins deux semaines de marche, Konstantin, et nous nous dirigeons vers la face visible de la Lune. L'oxygène va se raréfier, et pour cette raison, ton kaerdol, tout comme n'importe quel autre kaerdol, ne nous suivra pas là-bas. La raison te semble-t-elle juste ?


Le docteur tend brusquement son piège-kaerdol géant vers la boule de poils frémissante, qui tressaute d'horreur à la vue des mâchoires verticales et aiguisées de l'insectoïde. Son chasseur ricane brièvement, avant de sortir de son sac un anneau métallique et un morceau de jambon, resté collé à son doigt et provenant probablement de son dîner.

- Bref, laisse-le ici et espère le recroiser, ou bien mets-le sous verre, ou prépare-toi à lui faire du bouche à bouche, parce que nous n'avons que deux respirateurs. Dans tous les cas, au contraire de cet insecte que je compte utiliser dans mes recherches, je doute que ce kaerdol te serve, sinon pour te sentir moins seul...

Laissant son piège-kaerdol s'agripper à son avant-bras, le professeur lui tend finalement son bout de jambon. La créature, satisfaite d'avoir vaincu et apprivoisé son assaillant, s'enroule sur elle-même pour défendre son trophée, conservant dans le même mouvement l'anneau d'acier. Le chercheur l'enfonce nonchalamment dans une poche de sa veste, la laissant s'endormir au chaud, avant de reprendre la marche que les deux randonneurs avaient interrompu.

- Aussi, mais tu l'auras deviné, je n'aime pas les kaerdols.
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Lun 18 Sep - 22:59
Konstantin E. Kamil
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Zenon & Konstantin

Profitons du clair de Terre

Evidemment, je m’attendais à devoir faire face à ce genre d’arguments. De vrais arguments. Je me félicite néanmoins d’avoir tenté le coup, quand bien même je dois maintenant faire face à l’exaspération de mon collègue. Pourtant, je décide de continuer d’avancer dans ce chemin glissant et sinueux … Qui sait ? Peut-être vais-je me découvrir des talents de négociateur. Chose peu probable ceci-dit, mais il se trouve que j’ai très envie de garder ce Kaerdol.

Ce dernier semble perdre son calme d’ailleurs, et j’essaie de le rassurer comme je le peux. Je ne peux m’empêcher de froncer les sourcils lorsque Zenon semble dire non catégoriquement, et j’aurais presque pu m’énerver lorsqu’il menace mon pauvre lapin avec son gros insecte. Je recule d’un pas, et serre un peu plus la boule de poil contre moi. Ça semble le faire rire en tout cas, et ça m’aurait probablement fait rire aussi dans un autre contexte. S’il m’avait autorisé à garder le lapin avec moi, par exemple.

-Juste ? … Logique, en tout cas.

Il y a toute une partie de moi qui me hurle que Zenon a raison. Et je sais qu’il a raison. Je sais que ce Kaerdol ne sera là que pour me tenir compagnie le soir, et que si jamais je veux le garder, je suis obligé de faire demi-tour maintenant. Et pourtant, je me retrouve borné à vouloir écouter un élan sentimental sorti des tréfonds de mon cœur. Quand bien même je tente de retrouver la raison, un seul regard vers la petite chose blottit contre moi me ramène à la case départ : je veux ce lapin.

Mais à la place de quelque chose de doux, poilu, et relativement amical, le docteur semble être plus intéressé par un gros insecte noir peu ragoûtant. Je ne juge pas, j’adore les insectes, mais ils ne font pas d’excellents animaux de compagnie à mon humble avis. Un peu déçu malgré la prévisibilité de la situation, j’observe l’insecte se jeter sur un morceau de jambon … Un anneau autour de l’abdomen. Je n’en suis pas sûr à cent pour cent, mais il me semble que c’est une sorte de mouchard … ?

En aurait-il deux, par hasard ?

On reprend la marche lentement, mais je ne laisse pas la bestiole derrière moi pour autant. De toute façon, il nous reste suffisamment de kilomètres à parcourir pour que je puisse trouver une parade. Et d’ici là, j’aurais sûrement glisser sur une feuille ou un rocher, ma maladresse nous obligeant alors à faire demi-tour.
Un petit gémissement se fait entendre, et je sens un léger picotement au bout de mon doigt : Le Kaerdol semble s’amuser à mordiller ma main avec si peu de force qu’aucune douleur ne se fait sentir. Comment voulez-vous que j’écoute Zenon, après ça ? Les Kaerdol ne vivent jamais bien longtemps, et la nature est dangereuse. Celui-ci pourrait avoir la chance de vivre plus longtemps …. Est-ce que j’arriverais à faire passer ça pour une expérience ? Difficile de négocier ça avec un homme affirmant ne pas aimer ce genre d’animal.

-Pourquoi ?

Il y a mille et une raison de ne pas aimer les Kaerdols. Ce n’est ni beau, ni utile, ni fort, ni téméraire, ni rien du tout. L’utilité du lapin est déjà limitée, je pense qu’on peut donc résumer le Kaerdol à un lapin, mais en moins bien. Mal formé, en quelque sorte. Son cousin un peu spécial. Aussi, pour en revenir à Zenon, leur utilité scientifique est limitée. Quoique, ils feraient des bon cobayes… Et je préfère encore voir le mien perdu dans les hautes herbes qu’entre les mains de Zenon.

-Je suis sûr que si on en avait un au laboratoire, vous apprendrez à les apprécier.

Le ton était plutôt sarcastique tant j’estime que ma cause est perdue. Mon unique chance serait de le convaincre à me prêter l’un de ses anneaux pour que je l’installe sur le Kaerdol. Je doute qu’il accepte. Je doute. Avec un air pseudo-innocent, ça pourrait faire passer la pilule plus aisément ?

-D’ailleurs … Avec toute ma bonne volonté, je comprends que vous ne voulez pas que je garde mon lapin lunaire. Cependant, vous avez évoqué le fait de le recroiser, n’est-ce-pas ?

Je sens déjà son exaspération.


-Et si on faisait ça ? Si on essayait de le recroiser, en revenant ? Après tout, vous avez bien quelques anneaux sur vous, non ?
Vous … Pourriez m’en prêter un ? Les Kaerdols ne bougent pas énormément, et il n’aura pas parcouru des kilomètres d’ici notre retour. Nous aurons juste à revenir sur nos pas vers sa direction avant de revenir au laboratoire … Et promis, je ne dirais rien si nous devons faire quelques kilomètres supplémentaires !


Je mens sûrement un peu pour la dernière partie, mais chut, il n’en saura rien.

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