Elle venait vraiment à se demander ce qu’ils pensaient. Tous. Chacun des êtes qui composaient sa douce famille. Vraiment. Est-ce-que son père pensait qu’elle n’avait aucun travail sur Terre ? Lizzie avait beaucoup de chose à régler et bien d’autre à surveiller. Être ambassadrice n’avait jamais été de tout repos et cela se faisait bien plus ressentir depuis ce boulet de canon que le tirage au sort du président du conseil fédéral avait été lâché. Alors c’était une ribambelle de soupir qui suivait les pas de la Lizzie depuis maintenant une semaine.

Sa crainte, son désarroi. Cette peur, même si l’on pouvait le dire. Existait depuis ce fameux message. Ce triste communiqué rempli de violence qu’elle avait reçu de son paternel. Jun était parti. Il avait fugué. Alors, évidemment ça l’avait fait rire. Lizzie avait ri de tout son cœur comme une jeune enfant fière d’une de ses blagues. Pourtant ce n’était pas la sienne. Ca ne l’était pas et pourtant, son rôle allait être de tout nettoyer. Encore. Encore une fois. Parce qu’il était évident que Jun n’était plus à Lunaria. S’il avait fugué, une réelle fugue -qui bien que venant du cadet ne devait aucunement être organisée- il ne faisait aucun doute qu’il était descendu sur Terre. Parce qu’ils savaient, ils savaient tous que fuguer et rester en ville était signe d’arrêt de mort. Parce qu’on ne pouvait pas lui échapper, tant que l’on restait à Lunaria.

Alors évidemment, comme si elle n’avait que ça à faire, Lizzie avait dû user de ses pouvoirs pour regarder les passages entre les deux planètes. Pour s’assurer de deux-trois éléments pouvant fortement s’avérer perturbants qu’elle avait dit. Et tout c’était confirmer. Jun était là. Il était sur Terre. Il était à Ys. Parce qu’il n’irait jamais plus loin. Jun étant ce qu’il était, le paternel lui avait bloqué son compte en banque. Ainsi Jun ne pourrait survivre qu’avec l’aide de liquide. Ce qui ne devait certainement pas faire long feu compte tenu de sa capacité extraordinaire de dépense. Pourtant, en tant que grande sœur et naturellement inquiète pour ce jeune enfant, Lizzie n’avait pas pu s’empêcher de continuer ses recherches pour connaître l’hôtel dans lequel son cadet séjournait.  

La recherche n’avait pas été longue. Après tout, personne ne pouvait ignorer les goûts pour le moins particuliers du plus jeune des Vulcain. Alors Lizzie l’avait surveillé. De loin. Parce que. Parce qu’elle n’avait pas que ça à faire, bien que son cœur n’y était pas. Son corps d’enfant inconscient, qui lui possédait un cœur inquiet de grande sœur. Ainsi elle avait juste attendu. Attendu que Jun ne possède plus aucune ressource. Ou bien, qu’il soit juste désireux de venir voir sa chère grande sœur.

Et elle avait attendu. Attendu beaucoup plus longtemps qu’elle ne l’avait imaginé. Il ne fallait pas se mentir, ça l’avait sans doute un peu déçu. Parce que cela faisait un moment qu’elle ne l’avait pas vue. Mais bon. Lizzie n’était normalement pas censée savoir qu’il était à Ys. Ni connaître son hôtel. Alors elle s’occupait simplement de paperasses lambda. Jusqu’à ce moment. Ce moment où elle entendit la porte de l’entrée personnelle être frappée avec énergie. Lizzie qui avait levé la tête avait faible espéré, attendant qu’on lui dise de qui il s’agissait aujourd’hui. Mais ce n’était pas la voix habituelle qui avait tranché le silence, mais une voix qu’elle connaissait depuis bien plus longtemps.  

Alors elle avait abandonné ses papiers de manières théâtrale pour se précipité vers la sortie. Son petit frère. Jun. Lui est sa brillance quotidienne. Lui et… Ses nouvelles lunettes de soleil.

« Tu en as mis du temps pour trouver l’ambassade. Ce n’est pas assez grand pour toi ? »

Mains sur les hanches. Lizzie ressemblait simplement à l’une de ces enfants pourris gâtée. En vérité, il ne manquait plus que le pied tapotant le sol pour y rendre la scène des plus comiques.

« Ta chambre est prête depuis une semaine, tu sais ? »

Et elle avait cet air d’enfant triste. Comme si Lizzie n’avait pas reçu le cadeau qu’elle avait souhaité de la part du père Noel.  Mais pourtant d’un simple coup d’œil, toute la joie de revoir Jun était anéantie. En le voyant finalement, elle avait ressenti une pression particulière. La raison du pourquoi il était enfin là.

« J’imagine que tu n’es pas venu à pied ? »

Parce que ce n’était clairement pas son genre. Et que, si aujourd’hui Jun était venu à sa rencontre. C’était par manque d’argent. Bien sûr, personne ne pouvait ignorer qu’une course pouvait être payée à la fin. Alors pour Lizzie, cette Lizzie qui connaissait si bien son frère c’était une évidence..