MOONLIGHTS
RPG Science-Fiction / Fantastique. Avatars illustrés. Tous âges et niveaux. Pas de minimum de mots.
2107. Terriens et Lunariens vivent dans la paix, sous le signe du partage et de l’évolution. Grâce à la lumière lunaire et aux sélénites, les humains commencent à développer les mêmes pouvoirs que leurs cousins. Pour la première fois cette année, après un siècle et demi d’histoire complexe entre la Terre et la Lune, le tirage au sort a désigné un Lunarien pour prendre la tête du Conseil de la Fédération Terrienne. La nouvelle est clivante : si certains y voient une belle progression à l’avenir, d’autres redoutent les contestations ou même des luttes de pouvoirs en ces temps troublés. Sous Terre aussi, chez les Endogées, les opposés s’affrontent, entre régression et idéalisme. Alors que chacun essaie d'avoir sa part du gâteau, votre aventure commence ici : qui serez vous ?
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Ossatures de l'esprit. » ft. Zenon Vasz.
Sam 2 Sep - 20:15
Zelhayn W. Xakiel
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Zelhayn W. Xakiel
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Sujet: Ossatures de l'esprit. » ft. Zenon Vasz.
 
Quelque chose que nous ne puissions pas saisir. Quelque chose qui traversait chaque entrave de nos pensées comme elle échappait aux ongles de nos doigts.
Quelque chose.
On ne la connaissait pas mieux que les étincelles des émotions, bien qu’on retrouvât ses éclats éparpillés dans l’âme de bien des inconnus, tel un verre qui se brise et s’étale entre les ficelles de notre peau.
Elle s’incrustait parfois, et si on parvenait à hurler son nom, c’était pour l’oublier quelques secondes plus tard.
Ce… quelque chose dont personne ne parlait, mais que tout le monde entendait.
C’était ce que lui amenait le visage de Zenon à chacune de leurs rencontres, derrière ses traits sculptés autant par le temps que par quelques pensées insaisissables, et pourtant présentes. Une étrange absence tant apprivoisée qu’elle marquait sa présence. Pas un paradoxe ; plutôt de l’incohérence, de l’incompréhension. Le chirurgien en venait à l’observer plus profondément, plus loin encore que les résultats de ses vérifications régulières, de leurs fréquentes rencontres ; à se demander, presqu’en s’inquiétant, quel genre de verre abritait ce curieux masque de fer.
Et ce n’était guère en surveillant son cerveau que le moindre indice ne s’affirmait.
Son regard peut-être aurait mieux parlé que ses mots de scientifique né. Là encore, Zelhayn devait admettre quelque retour négatif de ses moindres souvenirs – si déjà parvenait-il à visionner le moindre instant où son patient s’était présenté sans son accoutrement, mais quand ? Sans doute lors des examens de vision.

« Bien, » murmura-t-il. Il marqua Stable sans dysfonctionnement apparent sur la ligne traitant l’asymétrie cérébrale, exactement comme il l’avait marqué sur les lignes précédentes. « Je vais vous demander une dernière fois de tendre le bras droit vers moi, puis de lever la jambe gauche… et nous aurons terminé. » Des tremblements ou des hésitations auraient été des signes à prendre en compte, mais au-delà cela, le cortex cérébral semblait un minimum intact dans son ensemble, une bonne nouvelle qui fit naître un maigre sourire sur ses lèvres.

Car malgré le mystère mouvant qu’était Zenon, Zelhayn lui dédiait une affection particulière, débordant du simple lien de médecin-patient. Il se plaisait tout bonnement à s’assurer que le scientifique se portait bien, raison pour laquelle il lui proposait de venir plutôt vers les dernières heures de ses journées ; il leur en restait un moment assez agréable en-dehors du cadre professionnel. Sans compter que l’un comme l’autre avait besoin de détachement, sans nécessairement l’approuver.

« Assurez-vous de poursuivre vos activités externes du travail, qu’elles soient sportives ou relaxantes, tant qu’elles vous permettent… ou tout du moins qu’elles essaient de vous changer les idées. » Zelhayn se résolut à clore son dossier médical avant de se lever. « Je ne souhaite pas que vos propres pensées aient raison de vous, à l’instar du temps ou de la science. A moins que vous ne… pensiez que voir un corps s’abandonner à lui-même serait une fin considérable et noble. Et peut-être plus juste et acceptable. »

Zelhayn se dévêtit de sa blouse et, après l’avoir négligemment posée sur le dossier de son siège, se couvrit de sa veste colorée, qu’il boucla de doigts fermes. Ses paroles l’avaient mené à se questionner de lui-même sur la justice que proposait la mort. De bien belles chansons, de bien belles voix s’y perdaient malgré leur détresse. Si l’on pouvait doter les défunts d’un jugement et d’un corps, que deviendraient-ils ? Qu'adviendrait-il des vivants ?

« Enfin… Des nouvelles de vos maux de tête ? Se sont-ils amoindris ? N’hésitez jamais à me prévenir du moindre signe inquiétant. Que cela aille d’un tic à une brusque douleur, rien n’est négligeable. Je reste joignable à tout instant. Mais je vous conseille tout de même d’entrer en contact avec un neurologue. Les méthodes médicales peuvent s’avérer plus efficaces que la chirurgie, particulièrement concernant les suivis postopératoires. »

Un sourire plus amical accompagna ses dires, se revêtant des plusieurs années passées à côtoyer le scientifique. C’était lorsque la consultation touchait à sa fin que Zelhayn se rendait compte de la sympathie qu’il éprouvait à son égard. Ce côté extrêmement pensif et réfléchi que Zenon aspirait dégageait, malgré la froideur que cela pouvait emmener, une drôle d’aura d’une originalité assez attachante.

« Nous nous reverrons dans une semaine – à discuter, évidemment, en fonction de vos disponibilités. Cela dit, s’il vous reste actuellement du temps libre, que diriez-vous d’une boisson chaude, aux abords d’une terrasse ? »



Dernière édition par Zelhayn W. Xakiel le Mar 16 Jan - 21:06, édité 1 fois
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Mar 5 Sep - 22:07
Zenon Vasz
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Zenon Vasz
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Sujet: Re: Ossatures de l'esprit. » ft. Zenon Vasz.


Ossatures de l'esprit.


À son âge et dans sa condition, le vieux scientifique se doit de prendre un minimum soin de lui.

La lumière lunaire eut la délicatesse d'aiser la vie humaine, d'une manière similaire - quoique bien moindre - aux avantages qu'en ont tiré les lunariens. Générosité à double tranchant, dans le cas de Zenon Vasz ; son corps tiendra sans doute bien plus longtemps que n'importe lequel de ses prédécesseurs, ainsi que son esprit.
Lui, la Lune l'a condamné dans sa bienveillance.
Le docteur n'en fait pas un drame. C'est un bien moindre mal que de mourir fou ou impotent, après tout ce qu'il a pu tirer de la longue expérience que fut sa vie, et est encore - pour ce qu'il en reste. Mais cela ne l'a pas empêché de réfléchir à éloigner l'instant fatidique de sa chute. Son temps est précieux.
Et heureusement, la médecine a... Est l'art d'en restituer à qui risque d'en être prématurément privé.

" Il faut croire que je fonctionne encore suffisamment bien à un niveau moteur, murmure le vieil homme, une main et une jambe tendues devant lui, et un demi-sourire au coin d'une lèvre."

Une vérification régulière, simple et certainement assommante, mais tristement nécessaire. Il y a bien des choses que le docteur a fait par lui-même - plus que beaucoup d'humains, et que certains lunariens ; mais quelques activités se doivent d'être reléguées. La majorité de la population ne pense jamais sérieusement à se couper les cheveux de ses propres mains ; de la même manière, Zenon ne s'imagine pas s'enfoncer tout seul des aiguilles et des doigts dans la cervelle.
De toute manière, son neurochirurgien lui est très sympathique. Il est aussi plus expérimenté et plus sûr que les hypnothérapeutes dont il se rappelle avoir tenté d'apprécier les services.
Il lui évite aussi d'avoir recours aux moyens qu'il cherche justement à éviter de s'infliger tout seul.

" Mh, je ne crois pas qu'une fin ne soit noble qu'une autre. On peut accomplir bien peu dans la mort, en comparaison à tout ce qu'une vie permet de faire.
Enfin, je ne pense pas avoir le choix d'ultimement, céder au poids de ma psychée... Comme je ne compte pas raccourcir le temps qui me sépare de cet instant !


Le scientifique s'étire et quitte son siège tout en parlant à son collègue lui tournant le dos. Zelhayn s'est rapidement habitué au visage masqué de son patient, et l'entente tacite entre les deux hommes se passe aisément de regard.
Le neurochirurgien se débarrasse de sa blouse tandis que le chercheur récupère la sienne, proprement pliée sur le plateau d'une commode.

- En vérité, j'aurais préféré mourir comme tout le monde d'une défaillance physique. La folie n'a rien d'agréable. Pire encore, je crains que dans mon cas, elle pourrait être dangereuse.
Mais encore une fois, le choix ne nous revient pas. Et les morts ne l'ont plus, le chemin étant à sens unique.


Son interlocuteur semble perdu dans ses pensées, endossant sa veste bigarrée, laissant entrevoir son profil tendu vers une direction indistincte.

- Enfin… Des nouvelles de vos maux de tête ? Se sont-ils amoindris ? N’hésitez jamais à me prévenir du moindre signe inquiétant.

Le docteur sourit. Il lui est rare d'apprécier l'attention d'un interlocuteur, qu'il devine aux premiers mots d'une phrase ; mais celle-ci est digne du professionnalisme de Zelhayn. Ainsi que de la connaissance qu'il a de son patient.

- Je vais surprenamment bien, ces derniers temps. Je travaille beaucoup sur la Lune, où je peux me concentrer pleinement sur mes recherches. Mmh...

Le docteur fouille les poches du veston gris souris qu'il vient d'enfiler. Son portefeuille, échappé d'une poche intérieure, patiente juste sous le bureau du médecin ; il retrouve malgré tout sa savonnette, fermement fixée à la doublure de coton. Le porte-monnaie ramassé, il en tire les honoraires échus à sa consultation.

- J'ai du temps, bien sûr, Zelhayn. Pas la semaine prochaine, cependant... Je serais absent une dizaine de jours, justement pour l'une de ces activités qui m'apaisent le mieux : une longue randonnée.
Mais il sera plus plaisant d'en parler en acceptant ton invitation. Je proposerais l'Ether, ce soir ? Je pourrais apprécier ce thé bleuâtre et tiédasse qu'ils réussissent à leur manière bien personnelle.
"
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Sam 9 Sep - 15:00
Zelhayn W. Xakiel
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Zelhayn W. Xakiel
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Sujet: Re: Ossatures de l'esprit. » ft. Zenon Vasz.
 
Dérision. Zelhayn laissa s’échapper un faible souffle d’amusement et, reportant son regard voilé de couleurs sur Zenon, il eut l’impression d’avoir vue sur un ordre chronologique ; comme ce genre de vieux monument encore intact que l’on datait plus par théorie qu’avec une nette certitude et où la vérité s’ancrait bien plus facilement que dans nos croyances. Il y avait des détails qui échappaient encore à son entendement malgré les progrès incessants de ces derniers siècles. Des détails comme les raisons de leurs existences, à lui comme à cet intrépide scientifique ; comme les secrets tapis du monde, le noyau de l’univers ; comme les affirmations que cachait chaque question, comme les directions du cœur de ce cher Zenon.
Comme tant d’autres tissus emportés par les défunts, leurs ultimes ficelles attachées à la vie. S’il y avait une façon noble de mourir, c’était d’emporter tout son accomplissement dans le voyage ou, à l’inverse, avoir le courage de les abandonner aux mains suivantes. Effacer plusieurs années de dur-labeur d'une vie ou leur laisser la chance de prospérer. C’était malheureusement un choix que l’on faisait en vivant et que l’on ne réalisait qu’au moment de partir. Et plus personne n’était là pour en observer les conséquences.
Et c’était ces trous, ces preuves qu’il manquait continuellement un être quelque part, ainsi que ces souffrances qui faisaient d’eux des vivants dans leurs âmes.

« Vous avez peut-être raison, murmura-t-il. Le choix ne nous revient pas tout le temps. » Il sortit son agenda de sa sacoche, afin de vérifier ses propres disponibilités. Ses prunelles parcoururent rapidement les quelques lignes des jours à venir, avant d’y loger les espèces que Zenon lui tendait, le fermer et le ranger. « Nous fixerons donc un rendez-vous à votre retour, après que vous vous soyez accordé un minimum de repos. » Sur un bref hochement de tête, le chirurgien s’empara de sa blouse et la plia soigneusement afin de la ranger à son tour. Il sortit également quelques documents et les clefs de sa cabine du premier tiroir de son bureau, puis alla ouvrir la porte. « Après vous, souffla-t-il. Direction l’Ether, vous m’avez donné envie de thé. » Lorsque tous-deux se retrouvèrent à l’extérieur, il verrouilla ce qu’il considérait comme son réel lieu de vie et entama la marche.

Dérision. Sourire. Quelque chose encombre tes épaules, petit Wund, mais tu n’arrives pas à la saisir. Ce quelque chose qui traverse les entraves de tes pensées, qui échappe aux ongles de tes doigts. Quelques doigts se mêlèrent brièvement à ses mèches blanches que le rythme de ses pas balançait. Zelhayn réalisa qu’il était peu habitué à sa nouvelle coupe ; plus courte, plus volumineuse mais plus légère. L’écart entre la Lune et la Terre incarne parfaitement celui entre leurs peuples respectifs. Celui que tu cherches à raccourcir. Mais tu ne comprends pas, Zelhayn.  
Parce que tu veux penser que cela reste possible.


Zelhayn trouva occupation à détailler chaque tête inconnue qu’ils croisaient, à approfondir leurs yeux. A observer les révélations de leurs couleurs. Une telle diversité qui faisait que sur une même ruelle, deux émotions contradictoires pouvaient se regarder ; le bleu sombre du chagrin dans le bleu clair de la songerie, ou le rouge de la colère dans l’orange de la joie. Il se rendit compte que son silence avait duré lorsque les lueurs de l’Ether se distinguèrent légèrement du paysage lumineux et bandé de Lunaria.

« J’entends souvent parler de maladies venues de la Terre, dans mon secteur, dit-il en cherchant à rattraper son mutisme. De recherches sur le développement de certaines viroses d’origine terrienne que les Lunariens pourraient craindre, plus précisément. Pour éventuellement prévoir des traitements efficaces. On se demande quel serait le désastre d’une adaptation – d’une mutation qui positionnerait la lumière lunaire à l’avantage des virus. » Il jeta un bref coup d’œil sur son interlocuteur avant de poursuivre. « J’ai eu vent de quelques cas assez bénins et pris en charge à temps. Je suis, hélas, neurochirurgien, et non chercheur ; et les individus de cet échelon en médecine se contentent pour l’instant d’appréhender. »

Ils parvinrent en peu de temps à leur destination. Après installation et commande, Zelhayn fouilla rapidement une poche de sa veste et en sortit la boîte de rangement de ses lentilles, où il posa ces dernières avec précaution après en avoir découvert ses yeux blancs. « Nous devons juste nous tenir prêt à l’intervention si nécessaire. Mélanger traitements chirurgicaux et médicaux reste une issue envisageable. » Et il lui adressa un sourire empli d’intérêts.

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Ven 15 Sep - 13:05
Zenon Vasz
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Zenon Vasz
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Sujet: Re: Ossatures de l'esprit. » ft. Zenon Vasz.


Ossatures de l'esprit.


L'Ether est un lieu assez fréquenté.
Avantageusement positionné pour que son enseigne attire l’œil des deux extrémités d'une avenue marchande aux abords de la banlieue d'Ys, il est très utilisé par les locaux et les visiteurs. Une belle lumière emplit la salle principale, d'autres se laissant deviner aux encadrements de leurs ouvertures dénuées de portes ; le bar, d'un style emprunté à la Terre pour sa plus grande commodité quand il faut faire face à un bon nombre de clients, est propre et accueillant, soutenu par une décoration murale en courbes attirantes, faisant penser le vieux scientifique à quelques œuvres d'art Nouveau, peut-être aux arabesques veloutées de l'architecture du Moyen-Orient.
Ce grand bar, cette place d'échange et de passage, manque cruellement de convivialité. L'espace augmente à son détriment. Mais c'est aussi l'une de ses qualités aux yeux du docteur - les serveurs pressés s'efforçant de masquer leur stress derrière des sourires merveilleusement travaillés, l'élégance du patron faisant comme apparaître les boissons et cocktails du comptoir, les clients zigzaguant comme des danseurs entre les chaises en mouvement... Un spectacle épuisant pour lui, mais amusant.
Et malgré son activité, l'Ether a toujours retenu son ambiance discrète propice aux discussions calmes. Un rare exploit, pour toute place gagnant en espace et en popularité.
Tout en contemplant l'activité les entourant, Zenon sourit aux paroles de son collègue et hôte - un sourire mi-figue mi-raisin.

" Une problématique d'actualité, à laquelle nous semblons plus prêts que le danger n'est présent.
Surprenant, non ? Comme ces cas se font rares. À croire que l'énergie lunaire est réservée aux êtres de conscience supérieure, humains et lunariens se plaçant d'eux-mêmes en haut de l'échelle.
Ces cas isolés sont peut-être la démonstration que certaines créatures échappent elles aussi à la règle. Pourquoi certaines, seulement ?


Le docteur rit doucement.

- Ta question tombe bien. Mes recherches actuelles sont justement concentrées sur le fait de donner la lumière lunaire à l'infiniment petit.

Les thés des deux hommes arrivent à leur table, servis par un jeune homme portant le costume gris strié du bar. Sa politesse est exemplaire, mais son vieux client remarque la pointe de ses pieds déjà concentrés sur son départ.
À soirée chargée, le professionnalisme fait reflet.
En attendant que le serveur s'éloigne, Zenon goûte au thé. Toujours légèrement froid, trop éventé dans ces heures de pointe - juste ce qu'il attendait.

- Tu sais comme j'ai réfléchi à la question, mh ? Peu de considération pour les conséquences immédiates, tout mon intérêt porté au potentiel. Permettre aux micro-organismes de... D'avoir des pouvoirs, va-t-on dire... C'est la première étape pour modifier les pouvoirs de tous. Les créer, même !

Le scientifique rit, d'un rire clair.

- Les risques sont si omniprésents que c'en est captivant. Pourtant - il n'y a que peu de danger dans mes recherches actuelles, ou celles d'autres de mes contemporains qui cherchent le même but... D'abord parce que mes recherches sont enfermées dans l'un de mes laboratoires, et plus simplement, parce que nous n'avançons guère.
Pourtant... D'ailleurs il faudrait que je te présente le cas. Peut-être même en as-tu déjà entendu parler ?


L’Intérêt visible du docteur se transforme en excitation. Son thé repose, presque vide, dans sa coupelle devant lui.

- Mes recherches sur la télépathie. Je les ai poussées assez loin, tu le sais. Tu fais partie de ceux pour lesquels mon intérêt a aussi été scientifique.
Pourquoi certains pouvoirs sont-ils plus courants que d'autres ? La généalogie semble jouer un rôle partiel. Un indice flagrant quant à la capacité du vivant à transporter la lumière lunaire, si ce n'est... Sa réussite imprévisible.
Les enjeux environnementaux jouent aussi sans doute - face à un télépathe, l'une des rares défenses est de comprendre ce don, pour le contrecarrer. L'histoire lunarienne est bien gardée, mais toute information fuit, surtout si elle a tant de bouches à surveiller qu'une civilisation entière...
Mais j'ai trouvé autre chose. Quelque chose de bien plus évident, finalement. Certains dons sont contagieux.


Zenon sourit largement.

- Les maladies liées aux pouvoirs, les mutations que celles, humaines et non exposées à la lumière lunaire, pourraient subir... Je les soupçonne d'être une fausse piste, ou le tronçon d'un questionnement plus grand. Parce que nous n'en avons que des preuves partielles, ou des théories... Alors que la possibilité que les pouvoirs se transmettent par le simple biais de la lumière lunaire, d'eux-mêmes, n'est pas que probable, n'est-ce pas ?
La télépathie requiert inévitablement un échange d'informations entre le visiteur et son hôte. D'autres pouvoirs échangent ainsi... Contrôle des sensations, don de force, soin, mouchard, dans les plus évidents ; et peut-être bien plus, voire tous les pouvoirs échangent avec l'énergie lunaire d'autres. Ces pouvoirs laissent potentiellement une marque ; un résidu derrière eux.
Enfin, potentiellement est de trop. Je suis certain que certains pouvoirs laissent une trace de leur passage en ceux avec lesquels ils ont interagi. En fait - je pensais même te présenter un de ces cas.
"

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Lun 25 Sep - 16:32
Zelhayn W. Xakiel
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Zelhayn W. Xakiel
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Sujet: Re: Ossatures de l'esprit. » ft. Zenon Vasz.
 
Le temps se détache, se morcèle en sciures, se couvre de cire mémorielle. Les branches tombent comme les cendres d’une ruine noyée par les flammes, comme les flocons rougeoyants d’un incendie, dans son frêle regard fixe porté au-delà des illusions.
Au-delà des rêves. Des cauchemars. Des peurs qu’un cœur éprouve sans raison, que la raison éprouve sans cœur.
Au-delà de ses souvenirs, où il croyait pouvoir effleurer l’ombre d’un rire lointain, le reste d’une vie. Le sourire onduleux et naïf de Loïtys lui caressait les joues en cueillant les larmes qu’il se refusait de croire véritables, mais il y avait une lueur mensongère qui se baladait sur la douceur de sa peau.
Dans sa tombe, elle était belle. Une parfaite image figée dans le temps. La cascade sombre de ses cheveux couvrait les courbes de son corps, son visage glacé s’embrumait de mystère. Elle avait clos le rideau de ses yeux sur un spectacle de souffrances que personne ne parviendrait à déterrer, à moins d’ouvrir son cœur et d’en percer les secrets. Pour elle, et pour tant d’autres qui avaient été enfouis sous le sable des récits.
Elle était belle, mais irréelle. Presque comme le temps.

Et tout semblait ralenti. Les battements de son cœur, de ses paupières, de ses lèvres. Zelhayn n’était guère à son aise dans un lieu aussi fréquenté, mais il ne savait pas ce qui pouvait le mener à renoncer à une sortie en compagnie du scientifique, ainsi qu’un thé chaudement préparé après une longue journée. Posant le coude sur la table afin d’appuyer sa tempe aux phalanges de ses doigts, il porta toute son attention à Zenon et tenta d’ignorer les mouvements incessants de la foule. Il ne se redressa que pour accueillir le serveur avec quelques remerciements et un sourire cordial, qui disparut lorsque sa silhouette soigneusement habillée se perdit à nouveau parmi les autres.

La senteur du breuvage envahissait lourdement ses narines, éveillant un certain appétit. Zelhayn s’empara délicatement de la tasse, qu’il fit lentement tourner sous son nez afin d’en dégager l’odeur, puis, souriant, en butina une gorgée.  « C'est la première étape pour modifier les pouvoirs de tous. Les créer, même ! » Peu à peu, il parvint à se passer de leur entourage. Une légère chaleur s’écoulait lentement dans sa gorge tandis  que le récipient retrouva son tapis d’argile dans un bruit éteint par l’ambiance. Le faible goût amer du liquide éveilla ses papilles, agréablement. « Les créer ? » répéta-t-il bêtement, mais il le laissa poursuivre sans davantage l’interrompre en se laissant se détendre. L’excitation grandissante de Zenon qui accompagnait chacun de ses mots faisait une image que Zelhayn trouvait adorable.

Les paroles de Zenon le touchaient, comme tous deux savaient que le don de guérison de Zelhayn était loin d’être le seul. Et bien qu’il eût compris ce que le scientifique entendait par échange, il était tout bonnement incapable de lui éclairer la piste. Ô combien tout cela était vrai au-delà de la télépathie, car pour pouvoir soigner, il y avait échanges d’informations sur l’actuelle constitution du malade et, pour lire dans les yeux d’autrui, il y avait échanges d’informations sur les émotions, malgré son sens unique, pouvait-il expliquer ce qu’il se contentait de suivre sans contestations depuis sa naissance ? Comment mettre des mots sur ce qu’il sentait à chaque utilisation, sans le voir, sans en chercher les moteurs - peut-être énergétiques, peut-être chimiques, peut-être beaucoup plus complexes que les envisagements de notre imagination - que, peut-être, les siècles avaient enfoui ? Zelhayn se rendit compte que son peuple éveillait beaucoup plus de questionnements que dans ses souvenirs. Lui-même, en fin de compte, ne connaissait que quelques gouttes claires de ses origines. Et les humains s'y mêlèrent assez vite en apportant les questions qui n’avaient pas encore été posées, ou qui avaient été oubliées, ou encore qui étaient restées quelque part en suspension, car ils avaient sûrement le recul nécessaire à l'observation. Parmi eux, le cas peu fréquent de Zenon.

« Intéressant, comme toujours. Qu’en sera-t-il lorsque vous avancerez, Zenon ? » demanda-t-il sans réellement attendre une réponse. Il s’apprêta à prendre une nouvelle gorgée lorsque ses pensées affluèrent et l’empêchèrent de poursuivre son mouvement. « Contagieux… Des dons plus fréquents, bien que sous différentes formes… j’ai l’impression d’entendre parler d’une évolution allélique de plusieurs millénaires, avec son lot d’identités et de ressemblances. Comme si la lumière lunaire s’était adaptée en fonction de l’individu. Comme si l’individu était celui ayant apporté les modifications et ses branches, et non l’inverse. » Il soupira faiblement et prit la gorgée qui l’attendait, avant de rire d’un air presque désarçonné. « La lumière lunaire, une entité vivante… Sapristi ! J’ai eu des jours meilleurs. »

Il ne restait plus que la moitié de son thé lorsqu’il reposa la tasse. Levant les yeux, Zelhayn observa les multiples prunelles autour d’eux se colorer et reprit conscience de l’activité qui les entourait. Il fallut un certain temps à son esprit pour revenir sur la Lune. « Enfin… Me présenter un de ces cas, disiez-vous ? » dit-il en reposant les yeux sur lui, l’incitant à poursuivre.
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Lun 9 Oct - 22:30
Zenon Vasz
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Zenon Vasz
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Sujet: Re: Ossatures de l'esprit. » ft. Zenon Vasz.


Ossatures de l'esprit.


" L'énergie lunaire, en tant qu'être vivant... C'est sans doute extrapoler que de l'affirmer. Mais il est vrai que la formidable diversité des dons qu'elle offre semble surnaturelle, et hors de portée des seules capacités d'un génotype.
Cependant - la vie est finalement un être vivant à l'échelle de notre écosystème, et le fait que les pouvoirs semblent évoluer selon une volonté sauvage n'est pas sans ressembler aux dérives créatives du vivant si on l'en dépossède.


Ce qui ne va en rien à l'encontre de la possibilité que la lumière lunaire soit, ou du moins puisse être, distribuée ou contrôlée par un être vivant, pense le vieux savant tout en sirotant son thé sans s'inquiéter de souffler dessus. Il est tiède, de toute manière - c'est l'un des facteurs qui les a menés ici, après tout.
Reposant sa tasse dans sa coupelle, Zenon laisse la question de son partenaire en suspens pour capturer l'instant encore une fois. Le léger brouhaha flottant dans la salle principale doit gêner Zelhayn, détail qui aurait sans doute dû diriger son choix dans des lieux plus paisibles ; son amour pour la banalité publique ne lui laisse cependant pas tant développer de remords. Et après tout - ce n'est pas leur premier arrêt à l'Ether.

- Te présenter un jeune homme, oui, d'une condition intéressante. Quelque chose Blaškić, quoiqu'il ne se fasse pas appeler ainsi ; un croate qui a vécu la majorité de son enfance loin d'Ys et de toute forme prononcée d'énergie lunaire.

Le docteur rit.

- Remarque comme son cas est proche du mien, non ? Venant d'Europe de l'Ouest, qu'il a quittée pour se rapprocher du futur de l'Humanité ; et doté contre toute attente d'un pouvoir dû à la Lune, alors que ceux-ci apparaissent habituellement à la fin d'une enfance qui y a baigné.
Plus amusant encore, il est totalement inconscient de son don. Je soupçonne celui-ci d'être d'un naturel particulièrement discret, mais je n'ai pas les moyens pour l'affirmer.
C'est ici que tu entres en jeu, bien sûr...


Approchant ses mains posées à plat sur la petite table circulaire, le visage du scientifique surplombe son thé s'agitant faiblement. Le dos arrondi vers Zelhayn, il accapare son attention d'un sourcil inquisiteur.

- Ce personnage, je le soupçonne d'avoir hérité de son pouvoir en un instant, en s'écrasant sur la Lune. Je pense qu'on pourrait le lui avoir donné.

Levant un main jusqu'à son menton, son index vient questionner ses lèvres pâles.

- Donné étant un terme hypothétique. Je ne sais pas comment a pu se passer cet échange de pouvoir ; mais c'est une théorie plausible au vu de son développement soudain.
Aussi - il est sans doute médisant de faire preuve de retenue à ta place quant à ton pouvoir... Oh, je n'ai pas envie d'avoir l'air de faire preuve de compassion. Tu vis avec la connaissance des émotions de tout le monde depuis des siècles.


Sous le masque de fer, ses yeux roulent dans leurs orbites en entendant ses propres paroles.

- J'ai simplement envie de détailler sa présentation. Cet individu est un gars parfaitement sympathique. J'espère qu'observer les couleurs de son âme te fera plaisir."

Le vieux scientifique se radosse à sa chaise, souriant en finissant son thé par petites gorgées. La rue se voile d'obscurité derrière les vitres éclairées de l'Ether, recueil de la brise des discussions en son sein.
Une raison d'attirer ce Blaškić, ce Malpertuis sur la Lune pour plus d'un aller-retour en navette... Les possibilités sont en vérité peu nombreuses, comme il ne compte pas lui mentir au point de l'inquiéter inutilement sur sa santé. Mentir sur la profession de Zelhayn serait une facilité peu concluante ; et actuellement, il n'a pas de raison de consulter un neurochirurgien - en tout cas selon sa propre opinion.
Ah, mais les raisons de rester sur la Lune sont légion, en vérité. N'est-il pas à la recherche perpétuelle des éléments de son amour ?

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Lun 30 Oct - 14:11
Zelhayn W. Xakiel
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Zelhayn W. Xakiel
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L’excitation de Zenon était presque contagieuse. Presque, parce que le chirurgien conservait un calme monotone de nature et ne laissait qu’un sourire accompagné de quelques regards dévoiler son intérêt, pourtant grandement attisé à chaque discussion avec le chercheur. Sans compter qu’échanger ainsi avec une personne profondément passionnée était sincèrement plaisant. Il manquait souvent d’un tel entrain dans son entourage, soit silencieux, soit d’un réglementarisme tellement sérieux qu’il en devenait absent, si l’on écartait le cas inclassable de Kalys.

« Inconscient de ses pouvoirs… » répéta-t-il, comme il le faisait souvent dans l’espoir de garder entre les doigts un moindre bout de ficelle que tirait éternellement Zenon dans son savoir. Zelhayn tiqua un instant en se mordant les lèvres, avant de reposer sur son interlocuteur un regard débordant de questionnements, bien que ce dernier dût en avoir l’habitude. Il ne se souvenait pas d’avoir déjà entendu parler d’un tel cas – pour ainsi dire, Zenon était particulièrement doué pour apporter des nouvelles hors normes,  et réaliser qu’il s’agissait de toute façon d’une base de son travail fit Zelhayn se sentir tout bêtement naïf, quoique stupéfait. Il était peu fréquent de voir la surprise se fondre discrètement entre ses traits d’albâtre. Elle se volatilisa toutefois lorsqu’il cilla. « Qu’on le lui ait donné, Zenon ? Donné ? » appuya-t-il, presque incertain.

Il jeta quelques coups d’œil en biais aux alentours en espérant n’avoir attiré la curiosité de personne, mais chacun semblait vaquer à ses occupations. Il reporta alors son attention sur le scientifique en s’affaissant sur son siège, perplexe, pour ne pas dire sceptique. Zelhayn ne cherchait en rien à remettre en cause les travaux de Zenon ; bien au contraire, il avait tendance à l’y encourager, à la seule condition qu’il prît ses précautions en parallèle quant à sa santé cérébrale. Parviendrait-il seulement à le croire, en tant que lunarien et doté comme tant d’autres d’un pouvoir, une particularité leur ayant été devenue naturelle, ancrée dans leurs propres veines ?

Mais Zenon l’avait assuré : donner restait imprécis. Autant que la question « par qui » pouvait s’étendre à « par quoi », cette hypothèse prenait plusieurs proportions logiques, déductives, peut-être même irraisonnables vis-à-vis des entendements et de quelques principes historiques et psycho-philosophiques jusque-là partagés, que le chirurgien pouvait comprendre sans que, dépourvu des mêmes vocabulaire et savoir de son locuteur, son esprit ne pût l’expliquer. Zenon devait avoir fini de tout envisager, ou du moins une grosse partie, sans quoi il ne lui aurait pas demandé de participer, bien que très, très peu directement, à ses recherches. Ou, tout du moins, l’espérait-il.

Sentant la migraine le guetter, Zelhayn renonça à y réfléchir plus longtemps. Il se pinça brièvement l’arête du nez, puis secoua faiblement la tête, en se demandant sincèrement ce qu’endurait l’esprit de Zenon face à son propre intellect. « Excusez-moi, » souffla-t-il. Un rire faillit lui échapper lorsqu’il releva les paupières, pour poser ses yeux blancs sur lui. C’était un doute inutile, rien n’était impossible. « Il me faudra du temps pour concevoir ce genre de… de... possibilité. » Ses doigts cherchèrent inconsciemment sa pierre, qui pendait à son poignet. La douceur de sa surface le rassura d’une manière ou d’une autre. « Ce qui ne m’empêchera pas de vous aider d’une manière quelconque, tant que j’en aie les capacités autant physiques que morales. Je pense que vous le savez. Je n’arrive toutefois pas à voir… comment… ses émotions pourraient vous en apprendre plus sur l’arrivée de ce pouvoir dont il n’a pas conscience. Passer un sujet à l’étude, certes… » Il secoua à nouveau la tête. Zenon savait ce qu’il faisait. « J’aurais besoin de plus complexe qu’une simple rencontre afin d’établir son profil émotionnel. Trouver un moyen à court terme de le placer dans différentes situations psychologiques à son insu s’avère cependant compliqué et je ne pense pas être bon acteur.
» Et je ne pense pas être un bon ami ou ennemi non plus, en optant pour une méthode plus… longue, mais qui pourrait apporter des résultats plus fiables. De plus, malgré les siècles derrière moi, je ne peux pas compter sur l’expérience pour correctement interpréter les couleurs d’untel, sachant que chaque ensemble est unique même au détail près. Enfin… je ferai ce que je pourrai. »

Zelhayn reprit sa tasse, qui retrouva son support une fois qu’elle fût vide. Il contempla ses courbes finement sculptées, jambes et bras croisés. « Je dois vous avouer, Zenon, que je n’ai jamais attendu de permission pour utiliser mon pouvoir, ajouta-t-il finalement. Les émotions restent cependant des données personnelles, dont l’importance varie d’un individu à l’autre, que je ne me permets pas de divulguer. Je vous fais confiance, bien sûr ; vous avez l’habitude de manier ce qui est « confidentiel ». Et il est important que ce… croate ne soit pas au courant, si vous voulez minimiser les chances d’obtenir un résultat faussé. Mais je n’aurai l’esprit tranquille que si vous assurez l’en informer un jour, lorsqu’il ne sera plus nécessaire de le maintenir dans le flou. »
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Sam 6 Jan - 14:27
Zenon Vasz
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Zenon Vasz
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Sujet: Re: Ossatures de l'esprit. » ft. Zenon Vasz.


Ossatures de l'esprit.


Zenon est heureusement idéalement placé par rapport à son sujet d'étude pour l'amener où il le souhaite. Ce n'est bien entendu pas par chance... Le hasard étant une variable de toute expérience qu'il valait mieux réduire, ou si possible supprimer. Et après tout, Zenon ne faisait dans ce projet qu'expérimenter avec des sujets humains.
Cela dit, limiter l'impression de contrainte de laquelle pourrait souffir le musicien était préférable. Ne serait-ce que par respect pour son patient...
Le vieux docteur croise ses doigts sous son menton, réfléchissant brièvement.

" Je ne pense pas pas besoin de lui mentir pour le faire te consulter. Ton don est un atout suffisamment fort pour sa condition.

Un sourire en coin s'ajoute à sa réplique.

- Je suis son psychologue, vois-tu. Ça n'a pas grand chose à voir avec le reste de mes activités, n'est-ce pas ? Que n'étudierais-je pas pour mes expériences...
Enfin - la psychologie ou la sociologie sont loins d'être des thèmes dénués de cachet, bien sûr. Le plus intéressant restant que je peux parfaitement lui conseiller de te consulter... Dans un cadre parfaitement normal, de plus. Tu pourras instaurer le rythme et consacrer le temps qu'il te plaît ou qu'il te faut à l'étude de sa psychée sans avoir rien à cacher !


Cela ne réglait pas la raison qui pourrait amener Malpertuis à rester longtemps sur la Lune, lui qui d'habitude n'y passait qu'en coup de vent entre deux allers-retours astronomiques.

- De mon côté, je vais chercher un bon mécanicien. Ces pilotes indépendants ne sauraient se passer de customiser leurs navettes toujours plus avant. S'il ne venait que pour vos rendez-vous, les couleurs de ses émotions tireraient inévitablement du côté de l'exaspération, mmh ?

Le scientifique soupire, se laissant aller sur le dossier de sa chaise.
Le bar de l'Ether vibre d'activité comme un diapason, avec une douce régularité. La nuit avance, les rendez-vous amènent leurs protagonistes à remplir toutes les tables. Bientôt, peut-être, quelque groupe de musique s'invitera à son tour pour étoffer le relief sonore de la grande salle principale.
L'heure approche donc de quitter les lieux - Zelhayn lui-même va probablement finir par relever que toute cette activité, même contrôlée, ne pourrait indéfiniment épargner la concentration de son patient, ni d'ailleurs la sienne.

- Bon ! J'organise mes plans à voix haute, maintenant. C'est sans doute mauvais signe, même s'ils semblent vouloir fonctionner.

Zenon laisse aux tasses le temps d'être vidées de leur contenu, et laissées sur la table le séparant du neurologue. Il hausse finalement les épaules et se lève, faisant glisser sa chaise à sa place. Reportant son regard sur le visage de son ami, il lui adresse un haussement d'épaules et un sourire.

- J'imagine qu'il serait mauvais de laisser la soirée s'éterniser au milieu de toute cette joyeuse activité ; et puis, avant que de partir me promener dans quelques coins reculés de la Lune, j'ai un voyage d'affaire à passer sur Terre. Quelques personnages importants semblent avoir retenu mon nom - enfin, peut-être plutôt retrouvé !"

La main posée sur le dossier de sa chaise, l'octagénaire attend tranquillement qu'un serveur remarque leur départ, payant leur addition (à la louche, Zenon n'appréciant pas les petits chiffres). L'activité nocturne des rues devrait être moins agitée que celle que promet de devenir celle de l'Ether.

L'air impassible de son confrère lui murmure qu'il n'est pas seul à chercher un peu de paix pour organiser ses pensées.

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Dim 7 Jan - 19:05
Zelhayn W. Xakiel
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Zelhayn W. Xakiel
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Sujet: Re: Ossatures de l'esprit. » ft. Zenon Vasz.
 
Malice. Froides gouttes. Quelque chose perlait derrière son masque sombre. Une lueur qui reflétait la lumière comme l’eau, la rendant plus éblouissante qu’utile à la vue. Se voulurent encore ce dévoilement du scientifique dans toute sa splendeur et les frissons chatouilleux de l’inconnu. Zenon plongeait dans son bain de mousse, déclenchait le spectacle excitant du mystère derrière le sourire figé de l’ossature de son esprit comme il savait si bien le faire. Un sourire que cachait cet air éphémèrement pragmatique de ses émotions, ses réflexions.
Il ne portait plus que le costume du magicien en blouse blanche qui explosait quelques fioles de liquides patibulaires entre elles – ou non, pour peu que son locuteur se chargeât de percer le crâne et de plonger ses outils dans une carnation encore fonctionnelle pour trouver l’origine de la corruption neuronale. Une bien sinistre alliance.
Mais Zenon s’étirait sur des horizons beaucoup plus lointains que l’infini : la source. Et là partageaient-il peut-être un point commun.
Deux pôles se confrontaient alors aux alentours de cette table. Et les prochains clients y reposeraient leurs jambes en parlant de la Terre autant que la Terre parlait de la Lune, sans la moindre idée du passage de deux esprits tant éloignés l’un de l’autre, qui en étaient pourtant si complémentaires. Sans se rendre compte que l’un d’entre eux tenait la réalité entre ses mains.
Quel dangereux personnage, ce Zenon. Etait-ce cet aspect qui l’avait conduit à s’y fier ?
Mais tu t’en fous, de la réalité. Ce n’était qu’un terme instauré comme un autre, l’illusion que l’on maîtrisait réellement ce que l’on croyait maîtriser. La réalité. Les limites. Les rêves. Les… émotions, malgré lui.
Les pouvoirs des lunariens, tiens. La lumière lunaire.
L’étonnement l’avait doucereusement étreint, en entendant qu’un pouvoir eût la possibilité d’avoir été donné. Un petit chamboulement à la monotonie constante et ennuyante de la vie avait éveillé sa curiosité. Imaginer les possibles réactions si une telle découverte pointait son nez l’amusait en l’effrayant tout autant, pour une certaine raison qu’il n’avait jamais cernée, tapie depuis longtemps auprès des jumelles. Et alors qu’il se faisait alléchant et intrigant, cet étonnement avait disparu avec son enthousiasme, son envie d’observer le futur, en regagnant son lit et sa couette faite de terre.
La neige des souvenirs était froide. Glaciale, même. Et elle brûlait au toucher.
Zenon prenait du plaisir à défier l’impossible, pensa-t-il. L’impossible lui-même n’avait du sens qu’au-delà des limites de la réalité. L’inconnu, donc. Ce que l’on ne connaît pas, donc. Ce que l’on ne peut pas déterminer, donc. Ce que l’on ne peut pas qualifier. Rien n’avait de sens, en soi. Et il n’avait visiblement pas peur, malgré la seule carte qu’il détenait – son savoir.
Non qu’il le pensait ignorant. Nombreuses furent les preuves du contraire, et sa lucidité lui conférait la maîtrise de ce qu’il savait, peut-être suffisamment pour avoir même conscience de ce qu’il pouvait ressentir – et de pouvoir se dire que la peur était collatérale, maîtrisable, friable et… mécanique. Mécanique étant un grand mot lorsque l’on se tue à dire que les émotions forment cette ossature, comme Zelhayn le faisait.
Il n’abandonnerait pas l’idée que son patient avait sa part d’émotivité pour autant. Silencieusement, il approuva au « plan » d’un signe léger de la tête et prit le temps de tranquillement terminer sa tasse. « Alors tout me convient, mon cher... psychologue. (Sourire.) Il prendra directement rendez-vous avec moi, en temps et en heure. Je ne vois toujours pas en quoi cela vous serait utile, mais au-delà de ces consultations, le reste ne peut malheureusement tenir qu’à vous, vous le savez. Bien que mon aide vous soit à disposition, elle reste limitée.
» Et, je vous en prie, je suis d’humeur à vous offrir la soirée. » Ce qui ne changeait pas de l’usuel. Il accompagna ses dires d’un regard amical en se levant à son tour, accueillant tant bien que mal le serveur avec un sourire sincère. Une fois le tout réglé, il invita son patient à quitter les lieux à ses côtés sur quelques mètres, histoire de se dire au voir proprement, loin des bruits en hausse de la soirée. « Dans ce cas, bon voyage à vous, Zenon. Et pensez à vous reposer. Je comprends que ce n’est pas votre tasse de thé, mais votre corps ne peut pas indéfiniment vous suivre, et je ne pourrai pas indéfiniment veiller sur votre santé. » Il l’observa encore quelques secondes. « Craquelez la réalité avant qu’elle ne vous craquèle, et vous aurez peut-être gagné. »
Zelhayn se demandait ce que voyait concrètement Zenon derrière ses lunettes. S’il pouvait lire entre les traits, entre les mots et entre les lèvres. Car ce fut une phrase bien étrange. Mais il se contenta d’un dernier sourire et d’un hochement de tête avant de se détourner, empruntant le chemin qui menait jusqu’à son toit. Son refuge. Son observatoire improvisé, aussi. De là, il pouvait observer le monde sans la crainte que ce dernier le léchât avec autant de rancœur qu’un brasier a de cendres.
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