Jun est ce que le commun des mortel qualifie très simplement de beau garçon.
Grand et fin, on remarque au premier regard une peau de porcelaine immaculée, son visage gracieux ornée d'un regard sombre et brillant qu'un sourire sublime en permanence. Sa chevelure de soie et son brushing impeccable voltigent légèrement au moindre de ses mouvements. Vous l'aurez compris, le jeune homme est très soigneusement entretenue par la fortune familiale. Que ce soit de sa coupe de cheveux parfaite, ses multiples teintures et les tonnes de crèmes hydratantes pour la peau, le garçon ne laisse rien au hasard , hors de question d'être vus en publique sans avoir la mine resplendissante ! Rien n'est trop beau pour sa petite personne, surtout quand c'est papa qui paye...
Et il paye plutôt bien.

On le voit rarement sans un accoutrement digne des plus grands créateurs, il ne jure que part l’excentricité des choses et a banni le banal et le médiocre de sa garde robe. Briller, impressionné, attirer les regards sont essentiel dans sa vie. Si ce n'est pas de la nouvelle collection, c'est déjà démodée. Il a certainement plus de paire de chaussure que toute sa famille réunie mais assume entièrement d'être un matérialiste de première. Être toujours présentable et au summum du style n'est pas un détail, c'est une nécessité vitale pour le jeune homme qui ne manque pas de se ruiner en écharpes, foulard set étoles. Il met d'ailleurs un point d'honneur à expliquer la différence entre les trois si par malheur ce détails vous échapperait.

Bref.
Jun est une petite chose précieuse qui parade comme un paon à la moindre occasion, un sourire aux lèvres et des étoiles dans les yeux.

Jun est un ange.
Ou pas. Dernier fils de la famille Vulcain, ses parents ont eux tout le loisir de tester leurs autorité et leurs rigueur sur ses aînés, laissant le petit dernier plus libre de ses caprices. Il a toujours été adorable, gentil, peut être un peu trop pour être réellement sincère. On lui a apprit la politesse, la mesure et la distinction. Quoi de plus naturel pour un Vuclain ? Mais voilà. En bon petit dernier, il manqua néanmoins de cette fermeté que connaissent les premiers nés. Le garçon ne manqua pas d'en profiter comme il l'entendait ! Il était roi, du moins, prince, un prince qui n'avait pas à se soucier de grand chose. Tout ce qu'il voulait, on lui cédait.

Ça n'a pourtant pas fait de lui un mauvais garçon. Plutôt gentil, on le qualifie parfois de naïf. A force de vivre dans son palais doré, il en oubliait les aléas de la vie, son coté rugueux et son goût amère. Pour lui tout est simplement brillant. Il agace un peu les malheureux qui n'ont pas la chance de partager son prestige. Il a toujours fait des envieux mais n'y a jamais vraiment prêté attention. Il est capable d'oublier le monde si celui ci ne tourne pas autour de lui. Égocentrique sur les bords, ne lui en voulez pas trop, c'est la vie qui l'à fait ainsi ! Il a toujours été le centre de beaucoup d'attention, alors, il s'imagine l'être constamment et se vexerait presque que l'on détourne le regard de son beau sourire.

Car il est beau parleur autant qu'il est beau garçon. Il se montre, il s'attache, il virevolte sans la moindre gêne. Il sait qu'on peut tout avoir si on sait l'exiger gentiment. Il n'ordonne pas, non, il demande. Du moins, c'est la façon qu'il a de voir les choses. Il ne s'impose pas non plus, il fait grâce de sa présence. Parce qu'il est indéniable que celle ci soit un honneur ! Il ne prend pas la peine de demander ce que les autres en pensent, c'est à peine s'il se souvient que les gens ont aussi le droit de lui dire « non ». Il ne s'encombre pas de non, il les balayent à grand coups de regards tristes, et si la mine boudeuse et dramatique n'a pas raison de son bourreau, il lui reste toujours l'argent de papa.

Être riche ne l'a pas rendu arrogant, il ne voit pas l’intérêt de se vanter, il vaut mieux que ça, vraiment, ça lui passe au dessus de la tête, comme beaucoup de choses. Il est facilement influençable si on sait s'y prendre ! Les gens et le monde, rien ne l’effraye ! Il ne se méfie de pas grand choses, sauf des contre façons et du mauvais parfum. Pour le reste, il se fait avoir en beauté, mais il le fait avec le sourire. Rien n'est jamais vraiment « grave » dans la vie, du moins, dans la sienne. On l'accuse d'être immature, il répondra qu'il est simplement optimiste. Le monde est une réalité qu'il ne remarquera peut être jamais. Trop d'étoiles dans les yeux. Alors on en profite, mais il le vit généralement bien, heureusement, sinon, son monde s’effondrerait.

Bref.
Jun c'est ce joyaux scintillant qu'on aime regarder et qu'on jalouse. Il brille de mille feu si bien qu'il en fait mal au yeux et nous colle la migraine un sacré moment.. Mais il est chaleureux, un rayon de douceur quand tout autour est froid. Un sourire quand on ne l'attend pas et un éclat au milieu de la nuit.

Jun est le troisième enfant de la famille Vulcain, une vieille famille Lunarienne qui n'avait plus besoin de prouver sa valeur et son prestige. Sa sœur, tout comme sa mère, ont fait parti du conseil Lunaire, son père quand à lui, était le chef d'une entreprise de Luxe. L'enfant avait tout pour être heureux, en tant que petit dernier, sa vie au sein de la famille se fit sans le moindre complexe. Il était aimé, bien éduqué et passablement chouchouté. Ses parents n'avaient pas la même rigueur qu'avec ses aînées déjà tellement sage et mature. Après tout, on n'attendait de lui qu'il fasse de grandes choses, certes, mais son frère et sa sœur avaient déjà quasiment tout accomplis. Ils avaient déjà fais toutes les bêtises, ils avaient déjà fais tout les caprices. Ceux du petit Jun leurs donnaient simplement cette impression de déjà vu.

Déjà vu oui. Du moins, en surface. Jun était plus vif, plus éclatant. Il avait besoin d'attention, il avait besoin de briller aux yeux de tous. Il fit de la lumière une alliée. Il n'avait rien à demander, ça lui venait naturellement, un don comme son frère avant lui, comme sa sœur avant eux. Il pouvait faire apparaître des faisceaux lumineux et les matérialiser à sa guise, ils auraient puent faire de solides boucliers, ou des armes aveuglantes, mais le garçons s'en fit un accessoire bien plus utile à ses yeux, il usait de ce don pour se faire voir, attirer l'attention d'une pluie d'étoiles. Les lumières avaient la curieuse faculté de changer de couleurs suivant ses émotions, le trahissant plus d'une fois lors de sa jeunesse. Il apprit à vivre avec.

Les années passèrent, s’enchaînant les unes après les autres dans l'ennuie le plus totale. Il suivait d'un œil désintéressé les combats de sa sœur au sein du conseil, ceux de son frère pour prendre sa suite, et se plongea dans un profond déni quand son père évoquait la reprise de l'affaire familial. Les contrats, les réunions, les négociations, les comptes, tout ça lui passait au dessus de la tête, il n'a jamais réussit à s'y intéressé et n'a ps fait beaucoup d'efforts pour y remédier. Il fallait sacrifier du temps et de l’énergie à l'entreprise, et ça, Jun, n'en était simplement pas capable. Il se drapa dans son déni de nombreuses années, ses parents revinrent à la charge de temps en temps. Au premiers contactes des Terriens, son père le traîna bien des fois à ses réunions, voyages et autres meeting importants, espérant que ces nouveau accords et ce nouveau monde éveillent un peu l’intérêt de son fils pour l'entreprise familiale. La Terre capta toute son attention.

Il trouvait ce « monde » fascinant, leurs habitants, leurs cultures, tout était d'une distraction hors du commun. Mais ce qu'il aimait plus que leurs originalité, c'était leurs admiration. Une admiration qu'il n'avait évidemment pas sur la Lune, parmi son peuple, Jun n'avait rien d'extraordinaire si ce n'est un nom de famille. Mais sur Terre, il en était autrement. D'année en année, le garçon combla sa curiosité grandissante en observant les Terriens, accompagnant sa sœur à la moindre occasion pour pouvoir parader parmi eux. Il se fichait éperdument de la politique bien entendu, tout ce qu'il voulait c'était se faire une place là bas et se distraire comme il en avait l'habitude. Il ne demandait rien d'autre, mais on en attendait plus de lui.

L'année 2107. Il atteignait ses 180 ans, un âge raisonnable pour se décider à grandir et se plier aux exigences de sa famille. Sa sœur et ses déboires avait occupé ses parents un temps, mais cette fois, toute leurs attention était tourné vers leurs petit dernier et son avenir. Il devait reprendre l'affaire familial. Le choix était un luxe qu'on ne lui cédait pas cette fois ci. Il tenta vainement de négocier, de les convaincre, mais ses parents étaient simplement imperméables à toutes formes de plaintes et complaintes. Mais Jun était borné, surtout quand on lui refusait un caprice. Il prit la sage décision de partir. Fuir. Rejoindre la Terre et ses merveilles. Y devenir un de ces merveilleux joyaux scintillante qu'on appelait célébrité. La mondanité lui allait bien mieux que les affaires de toutes manière. Il était certain d'y parvenir.

Alors, il s'en est aller. Comme ça. Du jour au lendemain. Sans mot, sans même un adieu. Lui et ses trente valises passèrent la frontière de cette tendre Terre pour y trouver un refuge. Un refuge bien mérité, loin d'un père qu'il qualifiait désormais de Tyrannique ! Mais la vrais tyrannie, c'était celle de la vie. Jun n'était pas prêt à voler de ses propres ailes. Il n'est pas fait pour ça. Après une semaine de errance hasardeuse, il acheva son aventure à la porte de sa sœur après s'être fait voler ce qu'il lui restait d'argent par une bande de clochards édentés. Pour sa défenses ils avaient de très bon argument, et un besoin urgent de passer chez le coiffeur.. Il est certain qu'il avait fait une bonne action dans le fond.
Mais il était toujours pauvre et perdu...