Comment décrire Gertrude ? Il serait assez inutile de dire qu'elle a fait tourner bien des têtes depuis sa naissance. Chanceuse - ou malchanceuse - d'avoir été doté de tous ce que la société actuelle considère comme un avantage pour une femme, à savoir un visage d'ange, un peau douce, des courbes naturellement voluptueuses ainsi qu'une taille de guêpe. Le seul défaut qu'on pourrait lui trouver serait d'être d'une taille plus petite que la moyenne générale. Mais cette caractéristique ne semble pas la déranger ou la complexer outre mesure.

Sortons maintenant une loupe pour zoomer sur son visage. A la grande surprise de tous, Gertrude n'est pas une blonde clichée ou une brune forte et indépendante, mais une parfaite rousse, à la crinière ondulant telle une cascade sur ses épaules et tombant tel un facepalm sur sa taille. Quelques tâches de rousseur viennent également ponctuer ci et là son visage aux lèvres pulpeuses, aux yeux d'un bleu océan pacifique profond, au petit nez ne venant en rien gâcher son joli minois, et enfin aux pores des plus délicieux, faisant fondre le cœur des plus grands de ce monde.

Enfin, Gertrude a hérité des pouvoirs de sa mère, consistant à influer sur la réception des cinq sens d'une personne qu'elle souhaite. Cela pouvant aller de la réception olfactive d'une délicate odeur de jasmin, jusqu'au sifflement strident d'une jeune dévergondée dans un concert en direct.

Ayant échappée totalement au fléau de l'acné durant son adolescence, Gertrude a dû se forger ses propres armes face à la haine de ses camarades, jaloux de cette chance qui lui avait été accordée. Ainsi a-t-elle appris à se méfier de tout le monde, puis ensuite à manier l'art de l'hypocrisie et de la manipulation.

Désormais, nombreux - et surtout nombreuses ! - sont ceux qui la voient telle une garce. Et ils n'auraient pas totalement tord. Gertrude fait souvent preuve d'une prétention et d'une froideur extrême à l'égard du moindre inconnu venant lui adresser la parole. Et peut-être est-ce pire pour ses amis, qu'elle n'hésite pas à briser psychologiquement à la moindre maladresse. Amis qu'elle considère parfois comme ses sous fifres.

Mais tout le point fort de cette jeune femme réside dans son éloquence. En effet, sa parole et son répondant sont sûrement ses deux armes les plus aiguisées. Toute personne cherchant à confronter ou à provoquer Gertrude ferait bien de réfléchir à deux fois avant de s'exécuter. D'autant qu'elle soutient personnellement de nombreuses causes, comme la lutte contre le sexisme, le racisme et la discrimination en général; ce qui peut paraître paradoxal étant donné qu'elle se montre la plupart du temps intolérante envers toute personne différente d'elle : c'est à dire tout le monde.

On pourrait presque croire que toutes ces causes qu'elle prétend défendre sont uniquement là pour garantir sa propre sécurité et tranquillité, et pas celle des autres... Comme un prétexte... (mystère et boules de gommes...).

Gertrude est née dans les profondeurs de la citée d'Umbra, parmi le peuple des Endogées. Fille de Brigonia et Charles-Auguste Calomero, Gertrude fut dans ses premières années une fille pleine de vie. Mais l'hostilité des souterrains la contraignit, dès son plus jeune âge, à apprendre de grandes leçons qui dictèrent toute sa vie future. A savoir qu'elle n'obtiendrait jamais rien dans la vie sans se salir les mains, qu'il était parfois nécessaire de faire des sacrifices, et que dans des situations désespérées, il fallait savoir en arriver à des extrêmes. Mais Gertrude prit peut-être ces règles trop à cœur, pour aller jusqu'à les intégrer à son quotidien...

Encouragée par sa mère démontrant un comportement presque identique, la jeune fille grandit dans l'hypocrisie, la manipulation, et une constante quête de pouvoir dans la société Endogée.

En effet, toutes ces années passées à vivre dans la pauvreté et la médiocrité la laisse avec un sentiment de frustration intense, ainsi Gertrude a pour objectif de grimper les échelons des plus grandes puissances d'Umbra, en se forgeant notamment des contacts plus ou moins rapprochés, dans les deux sens du termes, avec des patrons, des politiciens et autres dirigeants bénéficiant de plus ou moins de pouvoir. Ceci résulte à une vie trempant dans le luxe et la puissance, où la jeune femme profite de ses nouveaux atouts pour éliminer ses adversaires plus ou moins légalement, et nouer d'autres contacts avec des puissances encore plus éminentes que les précédentes.

N'hésitant pas à user de meurtre et de séduction pour arriver à ses fins - aidés par ses pouvoirs hérités de sa mère et renforcés par la consommation de cristaux lunaires réduis à l'état de poudre qu'elle sniffe amoureusement dans l'ombre - Gertrude s'est rendu compte, au bout du "compte", de la futilité de cette quête en un tel lieu. En effet, pour la jeune femme, arriver au pouvoir dans ces souterrains ne lui apporterait rien de plus qu'un, je cite : "Gros tas de merde macéré qu'il faut en plus gérer".

C'est pourquoi elle s'est tournée vers la surface de la Terre, territoire des Terriens (sans blague...), dont la société était définitivement plus élargie que celle des profondeurs.

Ni une ni deux, Gertrude prépara son baluchon, fit un doigt à sa famille, et partit pour la surface, en quête de pouvoir et de richesse.